Chut, spectacle en préparation ! - Via Katlehong

Par Norlane Deliz

Une création mondiale entre une troupe de danseurs des townships et un chorégraphe contemporain, tous venus d’Afrique du Sud pour se retrouver dans ce studio de danse, qui sert de salle intime quand les gradins sont dépliés. Et nous, nous sommes là, glissés dans ce moment de répétitions où le corps apprend encore et encore les mouvements de la danse. Comment transcrire avec du figé (mots, dessins ou photos) ce qui bouge ?

Dire la douceur des indications du chorégraphe, peu de mots, quelques sons, des gestes ronds qui montrent. Une voix qui n’interrompt rien, qui accompagne. Les arrêts pour reprendre un mouvement, tester, refaire, améliorer, s’incorporent naturellement. Il n’y a qu’un seul fil, qui va et revient, modifiant le tissu créé au fur et à mesure. C’est doux et joyeux. Et concentré. Le temps de faire sienne la danse inventée…

C’est l’entre-temps où les corps cherchent le rythme. S’étonnent eux-mêmes de leurs trouvailles. Se placent. Un temps singulier et pluriel. L’individu et le groupe travaillent. Le danseur qui sera allongé longtemps répète sa présence. Le soliste qui jongle avec son bob insiste. Les trios inventent ensemble. La troupe œuvre à devenir une ondulation fluide, un chœur dynamique, des corps qui racontent.

C’est à peine un bout de spectacle, il manque les lumières, les décors – montage vidéo nous a-t-on dit – les costumes. Il manque l’ensemble. Le tissu qui se déploie dans son entièreté. Mais il y a déjà l’énergie. L’émotion, aussi… Déjà, il y a une histoire.

Celle du spectacle en train de se faire. Celle où nous sommes entrés en petites souris discrètes, qui n’avaient pas de questions à poser au chorégraphe lorsque, dans un instant de pause, il nous a gentiment demandé.

Celle qui a créé un lien parce que c’est intime de partager cette répétition. Fabuleux d’être là, si près d’eux. Le danseur qui vient chercher sa serviette derrière moi s’excuse de me déranger alors que c’est moi qui me suis installée là où il avait posé ses affaires. La dernière scène répétée avant notre départ se termine à mes pieds, dans un souffle. C’est émouvant.

J’ai hâte de les applaudir sur scène pour continuer l’histoire. Ce spectacle en préparation m’a emmenée ailleurs avec intensité. Waouh !

blog De la poésie en ce monde : norlane-deliz.blogspot.fr

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