actions / La réforme sur l'autonomie des universités est accueillie à Grenoble avec une relative mollesse. Le syndicat Sud Etudiant, qui a dû se saborder à cause de profonds désaccords internes, est absent du débat. L'Unef, en tête de mouvement contre la réforme LMD, a choisi cette fois de négocier avec le gouvernement, contre l'avis d'une partie des adhérents. Alexis Reynaud, président de l'Unef Grenoble et représentant le courant majoritaire, trouve certes tous les défauts du monde à cette nouvelle loi resucée de celle, ajournée, de 2003. Mais il estime avoir la responsabilité de ne «pas emmener le mouvement social dans le mur» et se range aux côtés des négociateurs qui réclament plus de moyens pour des étudiants, et des aménagements de la loi plutôt que son retrait. «Pour nous cette loi est avant tout inutile, et le contexte n'est pas favorable pour l'abrogation. On essaie de limiter la casse et exiger des garanties sur le financement. Si on y parvient cela rendra moins viable l'entrée des entreprises dans le financement des universités». Avec l'autonomie, il s'attend pourtant à de nouvelles difficultés : «Les droits étudiants, qui étaient nationaux, se négocient maintenant au cas par cas. Certaines facs n'organisent plus de rattrapage. Rien qu'à Grenoble, d'une université à l'autre ça peut être différent». Une partie du syndicat souhaite l'abrogation pure et simple, et rejoint en cela la FSE (Fédération Syndicale Étudiante) qui appelle à manifester le 18 octobre aux côtés des employés des services publics. Sylvain, militant LCR et ancien membre de l'Unef (n'étant plus étudiant), ne comprend pas la stratégie des majoritaires. «Il faut demander l'abrogation ! Négocier dans ces conditions c'est une arnaque. Ce qu'il faut voir, c'est le retour de la loi sur l'autonomie qui avait été ajournée suite aux mobilisations. C'est dans la même veine que la LMD et les deux avaient été proposées en même temps». Ce qui a enflammé les étudiants hier ne ferait-il plus recette aujourd'hui ? Réponse le 18 en dessous de vos fenêtres. BDV
