formations / Aperçu (non exhaustif) des filières qui vous forment aux métiers de la culture à Grenoble, après le bac ou en second cycle. Bernard de Vienne
«À l’heure actuelle ils s’en sortent plutôt bien, mais qu’est-ce que ça va donner dans deux ans avec l’augmentation du nombre d’étudiants ?» Anick Brillant-Annequin, responsable du département Arts du spectacle à Stendhal (U3), a vu les effectifs de sa formation bondir avec le passage au LMD. Il y a encore trois ans, on intégrait Arts du spectacle au niveau licence et on en ressortait soit après un an, soit après une maîtrise. Cette année il y a 80 étudiants en L1, la plupart viennent de passer le bac. «On n’a pas le même public qu’en lettres, beaucoup sont inscrits en même temps au Conservatoire», note Didier Coureau, responsable des cours de cinéma. La formation est d'abord générale, il faut maîtriser les textes et les auteurs. En 2è année, on étudie la communication et les institutions culturelles, en 3è année l'économie de la culture. «Mais la gestion n’est pas le but premier de la licence, même si une initiation est au programme», prévient Anick Brillant-Annequin. Tout au long du cursus il y a aussi de la pratique artistique (corps et voix, art de la lecture...), des journées découvertes de plateau, et des intervenants extérieurs. DébouchésConcrètement, cette formation peut déboucher sur l'administration de compagnies de théâtre (les administrateurs de la Cie Müh ou de l'Hexagone en sont issus) ou sur la médiation culturelle ou administrative. Certains montent leur propre compagnie et font de la mise en scène, d'autres encore deviennent acteurs. L'IUT Carrières Sociales, place Doyen Gosse près de la gare, a une branche animateur socio-culturel qui se veut plus professionnalisante qu'Arts du spectacle. «On n’est pas dans une formation technique d'animation, on est plus sur une compréhension d'environnement social et culturel, d'analyse des publics. Il y a des cours théoriques de socio, psycho, droit, politique sociale... et une approche pratique, avec 4 ateliers possibles : conte, théâtre, vidéo et sport. Toujours dans l'objectif de l'utiliser avec des publics différents, pas pour faire écrire des contes aux étudiants» précise Annie Ducher, responsable de la formation. Beaucoup d'anciens étudiants travaillent sur l'Agglo, dans les jardins collectifs de Villefontaine et Grenoble, ou au théâtre 145 comme médiateur culturel, c'est-à-dire quelqu'un qui cherche «comment faire pour qu'un public qui n'a pas l'habitude d'aller a théâtre y vienne». Marco Gentil, qui travaille au secteur enfance au Méliès, a suivi la formation il y a quelques années. «Dans mon cas précis, c'est par l'IUT que j'ai trouvé ce poste, j'ai fait des stages au Méliès. Ce qui est très bien dans cette formation c'est l'apport théorique sur les politiques locales, prendre en compte l'environnement socio-économique. Ça m'a ouvert les yeux, moi qui suis venu sur le tard et avec une expérience de l'anim'. Le bémol, c'est que de plus en plus ils cherchent à avoir de bons élèves, ils sélectionnent sur les notes au bac. Je pense qu'ils devraient plus se baser sur l'expérience en animation». Enfin l'UPMF propose un DUT Métiers du Livre, qui peut maintenant aller jusqu'au Master. Le champ est large et on ne peut pas dire que tout soit éminemment culturel (packaging et référencement, ça fait vibrer votre fibre artistique ?), mais cette formation aborde aussi les aspects traditionnels de la librairie et de la bibliothèque. PrestigeOn s'en tiendra là pour le premier cycle. En deuxième cycle, Grenoble a l'honneur et l'avantage d'accueillir (à Science-Po) le master PPCS option DPC, traduisez "politique publique et changement social " option Direction de Projets Culturels. C'est la plus vieille formation culturelle de France, créée en 1984 sous forme de DESS pour la formation continue. Vachement réputée à l'extérieur, mais les 25 places en M1 sont de plus en plus trustées par les étudiants de Science-Po. «C'est la conséquence du rallongement des études : du fait que le diplôme est en cinq ans (et non plus quatre) on est obligés de fournir des débouchés à nos étudiants», regrette Mireille Pongy, ancienne Directrice du Master. Côté étudiants, on trouve la réputation un peu surfaite. «Ça a une très bonne image à l'extérieur, on nous dit “wah, vous êtes en DPC !“ mais nous, les privilégiés qui sommes entrés, on est un peu surpris du peu de boulot demandé. Par contre on a de bons intervenants, comme Guy Saez qui est un ponte du monde du théâtre, et la direction est attentive à nos retours». Un des débouchés "naturels" du master c'est les collectivités territoriales, mais aussi les compagnies, les galeries, les salles de spectacle. À Grenoble, on retrouve des anciens à Citédanse, à l'administration de la compagnie Chantal Morel ou au Service Culturel de la Mairie. Art du Spectacle propose aussi deux cursus en second cycle : un Master de Recherche, axé sur les auteurs européens, la documentation théatrale, les institutions théâtrales européennes, «important si les étudiants sont amenés à travailler à l’étranger». Et un Master Diffusion de la Culture, plus professionnalisant, avec des stages au second semestre dans des entreprises culturelles de toute nature. Le stage peut souvent déboucher sur un emploi. Quelle que soit la formation, le CDI n'est jamais garanti en fin de parcours, mais on ne se lance pas dans une carrière culturelle comme dans une carrière commerciale. Contacts utiles : U3 Stendhal, www.u-grenoble3.fr. Département Arts du Spectacle.04 75 78 10 21.IUT2. Animateur socioculturel.Secrétariat 1ère année : Annie Duchertel : 04.76.28.45.12 – e-mail : annie.ducher@iut2.upmf-grenoble.fr UPMF. IUP Métiers du livre Tél. : 04.38.49.84.57 – e-mail : Science-Po Grenoble. Master PPCS option DPC. Contact : Jocelyne Nicolas - Tél. 04 76 82 60 02 - master-dpc@iep.upmf-grenoble.fr - http://www.iep-grenoble.fr
