Les arts toujours vivants

Quels effets directs ont les restrictions budgétaires dans le secteur culturel en Rhône-Alpes ? Comment le milieu du spectacle vivant s’organise t-il dans ce contexte tendu ? Une coordination régionale vient de se créer. En Isère la délégation du SYNAVI organise une réunion publique autour des questions de politique culturelle locale. Séverine Delrieu

Conséquence des coupes en vigueur : à la DRAC (direction régionale des affaires culturelles) Rhône-Alpes, il manque 900 000 euros. «C’est une goutte d’eau dans le budget de la culture, déplore Françoise Pouzache, Directrice du Théâtre de Givors. Derrière cette politique, il y a un retour en arrière s’il n’y a plus d’action territoriale».En effet, les conséquences directes de ces coupes frappent l’action territoriale et régionale. Si les scènes nationales ont retrouvé leurs crédits, certaines compagnies indépendantes et structures intermédiaires ont reçu des notifications de suppression de subvention.
C’est le cas du Pot au Noir à Rivoiranche dans le Trièves, ou encore de Texte en l’air implantée dans le Sud Grésivaudan. «Notre enveloppe action culturelle n‘a pas été renouvelée» précise son administratrice. Sans compter que beaucoup n’ont pas de nouvelles et que le flou règne.
«La DRAC ne sait pas trop quoi nous répondre et l’on se demande jusqu’à quel point ce flou n’est pas voulu pour faire attendre la fin des municipales», relate Françoise Pouzache. Depuis plusieurs semaines, des délégations se sont rendues à la DRAC à Lyon pour glaner informations, précisions, et discuter.
La mobilisation du 30 janvier a notamment réuni 200 acteurs culturels de toute la Région. Mais face à ce flou, l’ensemble du milieu n’entend pas se démobiliser. «Nous avons mis en place une coordination composée de tous les syndicats, SYNDEAC, SYNAVI, artistes, plusieurs théâtres et le groupe des 20. Un ensemble regroupant toute la profession.
Au total 40 structures régionales viennent de signer une lettre envoyée au Préfet afin de solliciter un entretien». Dans quel but ? «Nous voulons continuer à être actif, et ne pas attendre qu’il soit trop tard. Car derrière cette histoire de sous, c’est une histoire de politique». La coordination prévoit le jour du rendez-vous escompté avec le Préfet, une large mobilisation régionale devant la préfecture.Grand Grenoble aussi
L’ensemble des scènes s’inquiète. Antoine Conjard, Directeur de l’Hexagone, Scène Nationale de Meylan, annonce sur son site que ces coupes «risquent d’emporter le programme “culture et hôpital”» de la structure. Dans ce contexte critique et se saisissant de l’échéance municipale, la délégation Isère du SYNAVI organise une réunion publique intitulée Quelle place pour les arts vivants dans la politique culturelle municipale ?.
Les spécificités de la politique culturelle grenobloise y seront principalement abordées. Sont conviés à s’exprimer sur ces sujets les candidats ou représentants aux prochaines Municipales, les acteurs culturels locaux et tout citoyen intéressé.
Mais pourquoi la délégation iséroise a-t-elle voulue une telle réunion ? «D’abord, on a le sentiment que les problématiques culturelles sont de moins en moins abordées lors des différentes campagnes, rappelle Valère Bertrand, directeur du Pot au Noir, une structure adhérente au SYNAVI. Cela a été le cas lors des législatives et des présidentielles, et c’est quand même important que cela se fasse au niveau local.
Deuxième point, il nous apparaît qu’à Grenoble il y a des problèmes, il y a des questions et des inquiétudes. Il nous semble important que les candidats s’expriment sur une analyse de ce qui se décline sur le terrain». Culture locale en questions
Dans le texte que le SYNAVI a envoyé aux différents acteurs locaux, élus et candidats les problématiques d’outil de travail, de moyens financiers et de dialogue sont évoquées. Côté finances, le syndicat parle de baisses de subventions. «On constate que certaines compagnies ou structures voient leur subvention diminuer, voire supprimer.
Ces budgets là sont réaffectés ailleurs, et si le budget culture n’a pas baissé donc on se pose la question : quels critères participent à cette redistribution» s’interroge Valère Bertrand, et de conclure : «Cela signifie qu’il y a des choix politiques qui sont faits et qui doivent être clairement annoncés, sur lesquels après on peut discuter. D’autant plus que cette problématique locale se doit d’être resituée dans une problématique d’ordre plus général qui est la problématique nationale.
Le désengagement de l’Etat en matière culturelle nécessite des prises de position au niveau régional, départemental et municipal». Enfin, quelles sont les attentes du syndicat ? «Nous souhaiterions que les candidats prennent des positions sur la vie culturelles dans la ville, que ces positions soient entendues par tous, et qu’une fois élus, on ne puisse plus revenir sur ses engagements pris». À suivre.Réunion Publique “Quelle place pour les arts vivants dans la politique culturelle municipale ?”À l’initiative de la délégation Isère du SYNAVI ven 29 février à 20h, au Petit Angle (1 bis place Carnot, Grenoble)

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