I have a dream…

Art contemporain, cinéma, musique… Le Centre d’Art Bastille s’intéresse à l’utopie américaine vue par les artistes américains eux-mêmes. Petit tour d’horizon d’une manifestation foisonnante qui débute ce week-end. Aurélien Martinez

Pour ceux qui auraient passé la semaine dernière dans une cave, coupés du monde, on rappelle qu’Obama vient d’être élu président des États-Unis. Une entrée en matière toute trouvée pour la cinquième édition du Mois américain, consacré cette année à l’utopie made in USA. «Obama a construit sa campagne autour de l’espoir et du retour aux origines du rêve américain» explique Vincent Verlé, du Centre d’Art Bastille (organisateur de l’évènement). «Ça tombe plutôt bien pour nous !». Mais le parallèle avec l’actualité immédiate s’arrête là, le CAB allant chercher beaucoup plus loin qu’un simple coup politique. L’exposition principale Happy Together, an american dream, présentée à la Bastille, donne le ton. «Durant les vingt dernière années, le rêve américain a beaucoup changé. De nombreux artistes travaillent sur l’état de la société américaine actuelle, sur cet idéal de liberté, d’égalité et de recherche du bonheur. C’est la vison de l’utopie par les artistes que l’on présente». Des pontes comme Yoko Ono, Patti Smith ou encore John Baldessari seront exposés, ainsi que des petits novices qui présenteront un retour désabusé sur les huit années Bush. Happy together prend pour point de départ Utopia Station, projet artistique dévoilé à la Biennale de Venise de 2003 regroupant plus de 300 artistes du monde entier. Mais revenons-en à nos moutons… La réflexion se poursuivra au Musée de Grenoble qui organise un parcours fléché au sein de la collection permanente afin de mettre en avant l’évolution de l’art américain des années 50/60 à aujourd’hui (l’art minimal, le pop art...). Et il sera toujours possible de se rendre au Magasin pour Espèces d’espace, l’exposition sur les années 80 où deux salles sont consacrées à la culture underground new-yorkaise. Tout un programme…Monstres sacrés
Côté 7e art, trois films de trois monstres sacrés du cinéma américain donnent une bonne claque au mythe. D’abord The Last movie de Dennis Hopper, icône du nouvel Hollywood qui réalisa en 1969 le chef-d’œuvre Easy Rider. Le Mois américain sera l’occasion d’assister, le 21 novembre au Mélies, à la projection de son Last movie (1971), un film avec des Indiens dedans très loin du western habituel. Comme une bonne nouvelle ne vient rarement seul, De l’influence des rayons gamma sur la croissance des marguerites de Paul Newman, comédie familiale très loin du conformisme inhérent à ce genre cinématographique, sera à l’affiche du même cinéma pendant deux semaines. Et enfin le Jeremiah Johnson de Sydney Pollack, où un ancien militaire décide de fuir la violence des hommes en se réfugiant dans les montagnes Rocheuses, sera projeté au club le 4 décembre. Tout un programme là aussi…The end
On le comprend aisément grâce aux artistes, l’idéal américain a pris un coup ces derniers temps. Mais pas question pour autant de l’enterrer, car l’Amérique, première puissance politique et économique mondiale, fait toujours rêver. Côté musique, le CAB travaille ainsi avec des structures de l’agglo pour mettre en lumière la nouvelle scène musicale américaine, très enjouée (du moins celle présentée au cours de ce Mois américain !). Des artistes variés pour quatre soirées classées US. La pop californienne des Radar bros ouvrira le bal à EVE le 18 novembre, l’électro diabolique des Oh My God Michelle, groupe de filles new-yorkaise survitaminées, enchaînera le 21 au bar MC2 (on vous en reparle la semaine prochaine). Puis détour par la Bobine le 24 avec la folkeuse toute mimie Marie Sioux, pour finir en beauté au Ciel le 2 décembre grâce à Giant Sand. Un programme alléchant pour cette cinquième – mais néanmoins dernière – édition du Mois américain. Mais au fait Vincent, pourquoi la dernière ? «Le mouvement, l’art minimal, l’Arizona… On ne peut pas dire qu’on a complètement fait le tour de l’Amérique, mais on en a présenté une grande partie. Faut savoir s’arrêter !».LE MOIS AMÉRICAIN
Du 16 novembre au 21 décembre

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