Désenclaver

Entretien avec Sybille Sorrel de l’association Sasfé. Propos recueillis par François Cau

Petit Bulletin : Quel regard portez-vous sur les arts de rue à Grenoble ?
Sybille Sorrel : En termes de manifestations, la proposition est loin d’être énorme. Et pourtant, il y a du public, les gens sont demandeurs. Mais il y a une rupture qui se marque de plus en plus entre ceux qui vont au théâtre et ceux qui n’y vont pas. Il y a eu une période faste avec la Maison de la Culture hors les murs, mais désormais la frontière est plus affirmée. De notre côté, on essaie d’être une première proposition artistique, et de donner envie d’aller dans les salles aussi. C’est pour ça que les spectacles qu’on présente sont tout public, on souhaite qu’ils soient faciles d’accès, accrocheurs, qu’ils mélangent les disciplines.

Au cours du travail que vous menez tout au long de l’année via les ateliers, sentez-vous les participants plus à l’aise avec la pratique artistique ou demeure-t-il une défiance ?
On sent toujours cette défiance, c’est une réalité. Après, on est là pour proposer, en parler. On sent tout de même que les choses bougent, avec notamment le travail accompli par l’Espace 600 en ce sens, pas mal de spectacles sont montés avec des structures socioculturelles, il y a des amorces. Il ne faut pas oublier cependant que les habitants des quartiers ne vivent pas forcément dans cette réalité, il y a des problèmes économiques ou familiaux tellement présents et énormes… Il faut aussi prendre en considération tous ces éléments, relativiser, c’est un tout à prendre en compte.

Pourquoi avoir créé un festival off pour cette édition ?
Il y avait l’idée d’investir la ville plus largement, et aussi de marquer cette dixième édition, d’une part avec le retour de la compagnie Délices Dada (qui était présente la première année), et d’autre part avec une programmation vraiment foisonnante, avec pour objectif que les amateurs soient au même niveau que les professionnels, qu’il y ait ce mélange, que les artistes se rencontrent.

Avec une volonté d’enlever le côté parfois péjoratif de l’acception des arts de rue…
Peut-être… Il y a toujours cette éternelle opposition entre une culture d’élite et une culture accessible à tous. Encore une fois, nous restons vraiment dans la proposition, dans l’ouverture, les habitants peuvent nous suggérer des choses à mettre en avant. Dans l’idéal, on souhaiterait que tout le milieu culturel puisse se mettre en réseau, histoire de faire avancer les choses…

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