Bad boy du cool

Documentaire / Chet Baker restera comme la figure de l’ange trompettiste jusqu’à son grand saut inexpliqué depuis la fenêtre d’un hôtel d’Amsterdam en 88. Dans Let’s get lost tourné quelques mois avant sa mort, Chet est vivant. 57 ans d’une vie opiacée de route et de déroute que racontent l’intéressé et des proches rencontrés par le photographe et cinéaste Bruce Weber. À l’origine, Chet est apparu sur la scène du jazz dans les années 50, artiste surdoué et physique d’apollon: musiques et photos le rendront immortel. Il est d’abord membre du quintet de Charlie Parker, le plus grand des saxophonistes, puis va rejoindre le jazz cool et west coast de Gerry Mulligan avant de voler de ses propres ailes. Sensuel et vaporeux à la trompette comme au chant, Chet a de nombreux atouts pour charmer les sirènes, les entretiens des épouses et maîtresses livrent d’ailleurs quelques sourds règlements de compte. Cependant, en prince de la déglingue, son jeu comme sa vie font des étincelles, de celles qui allument les étoiles bonnes et parfois mauvaises comme en 1966 à San Francisco où cinq dealers lui font sauter les dents. Proposé par l’association Dolce Cinema, ce film immanquable trace dans un noir et blanc enfumé la vie tumultueuse d’un cramé du jazz qui brûla les planches et son existence.
Régis Le Ruyet

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