"Petit pays" : Gaël Faye raconte la guerre à hauteur d'enfant

Finaliste de nombreux prix littéraires (il était dans la dernière sélection du Goncourt mais ne l’a pas eu – il a tout de même choppé le prix du premier roman et celui du roman Fnac), Gaël Faye est l’une des stars de cette rentrée littéraire, grâce à un Petit pays au sujet fort : le génocide rwandais de 1994 (et, surtout, ses prémices) vu par un enfant du Burundi.

Car, avant d'arriver en France, c’est dans ce pays que le jeune auteur, aujourd’hui également rappeur, a grandi, avec sa famille, ses amis… Des scènes de la vie quotidienne (la séparation entre son père français et sa mère rwandaise, le vol d’un vélo, la bagarre avec un autre enfant) qu’il dépeint (ou romance, comme il assure que le récit n’est pas autobiographique même si inspiré de son parcours) avec candeur, en arrivant parfaitement à traduire ce qui fait la vie d’un gosse conscient du monde qui l’entoure mais protégé de cette violence par ses proches. Des premières scènes à hauteur d’enfant qui ouvrent un récit devenant de plus en plus grave au fur et à mesure que l’horreur s’approche. Et que l’enfant va, par la force des choses, se changer en adulte.

Un roman prenant, intense dans ce qu’il évoque, un peu trop démonstratif par moments (quand Gaël Fayve fait parler ses personnages de sujets politiques notamment), mais qui a tout pour alimenter une rencontre assurément passionnante. Ça tombe bien, l’auteur passe par Grenoble cette semaine !

Gaël Faye
À la librairie le Square, mercredi 9 novembre à 18h30