Les Sororales : queer center

Festival / Zoom sur le festival que le Magasin des horizons propose du vendredi 5 au jeudi 11 avril.

« "Tu veux aller jusqu’au bout ?" Mais au bout de quoi ? » La mini-série Gender Derby, réalisée par Camille Ducellier pour France Télévisions, est une illustration parfaite du thème de cette deuxième édition des Sororales. Son héros est Jasmin, qui « demande à être genré au masculin et au féminin, ce que peu de personnes arrivent à faire, même chez les queers ». Il-elle est en transition et pratique, sous l’alias de Fouf la Rage, le roller derby, sport inclusif au possible. On fait alors sa connaissance (et celle de ses potes) via sept épisodes qui permettent d’écouter et de comprendre celles et ceux qui se questionnent sur leur identité, sans forcément avoir des réponses définitives. Passionnant.

à lire aussi : Béatrice Josse : « Être queer, c’est ouvrir des possibles » (et Les Sororales le prouveront)

Une série qui sera diffusée samedi 6 avril à 14h (les trois premiers épisodes) et 20h30 (les quatre derniers), soit juste avant (21h15) le film Paroles de King ! de Chriss Lag qui suit plusieurs drag kings, ces femmes qui s’habillent en homme pour jouer avec les codes de la masculinité. Un univers moins connu que celui des drag queens, mais d’une richesse incroyable.

Deux propositions, parmi de nombreuses autres, qui ont pour but de « bousculer ce qui nous restait de certitudes » (extrait du programme des Sororales). Un festival pourtant moins rentre-dedans qu’il n’y paraît, puisqu’il s’attache simplement à offrir au public la diversité du monde, en proposant par exemple, pendant tout le week-end, une bibliothèque sonore féministe ; en organisant, le dimanche à 14h, un atelier drag king ; ou encore en donnant plusieurs performances intrigantes, comme celle d’Eva Meyer Keller (Death is certain, samedi à 15h30 et 18h30) dans laquelle des fruits se font torturer ; celle d’Anna Tjé (Nyum Elucubris : élucubrations érotiques et autres mythes disco, samedi à 17h) qui mêlera spiritualité et disco ; ou celle d’Aurélie Pertusot proposée pendant toute la durée du festival sur l’un des immeubles du square des Fusillés voisin…

Un programme riche donc (encore plus riche que ce que l’on en a écrit, comme il sera aussi par exemple question d’écoféminisme mercredi 10) qui, s’il a de quoi interpeller, est particulièrement réjouissant, surtout venant d'une grande institution culturelle comme l'est le Magasin.

Les Sororales
Au Magasin des horizons du vendredi 5 au jeudi 11 avril