Sacré Keith Jarrett

Édito du n°939 - mercredi 9 juillet - Petit Bulletin Grenoble

On nous avait souvent prévenus, notamment aux Nuits de Fourvièvre (Lyon) où il s’est plusieurs fois produit : le pianiste de jazz Keith Jarrett ne supporte aucun bruit venant du public, et il est même capable d’arrêter un concert si quelques toussotements ou froissements de programme venaient à le déconcentrer en pleine improvisation. Des exigences draconiennes qui ont de quoi faire sourire, mais qui paradoxalement placent chacun de ses shows sous une curieuse tension...

Et si finalement tout ceci n’était qu’une légende destinée à avoir une audience captive ? Sauf que non : vendredi dernier, à Paris, l’Américain a brusquement quitté la scène après avoir été perturbé, selon lui, par un « incident qui a tué la musique en [lui] ». Complètement dingue comme l’ont rapporté plusieurs journalistes présents. Sauf que c’est Keith Jarrett, et qu’il fait partie de ces monstres de talent à qui l’on pardonne tout. A-t-on raison ?

Les couloirs des salles de concert fourmillent d’anecdotes savoureuses sur des musiciens exécrables ou capricieux : c’est comme ça, pour accueillir telle ou telle personnalité, il faut faire avec. Quand tout ceci reste dans les coulisses, c’est de la responsabilité des organisateurs ; quand ça se traduit sur scène, c’est le public qui trinque. Et qui peut aussi pardonner, un artiste n’étant pas une machine. Ni une divinité.

Donc on pense quoi de tout ça ? Et Stevie Wonder, il est vraiment sympa lui ? Et pendant qu’on y est, on pourrait faire bloquer la rue Ampère pour écrire cet édito dans le silence ?

restez informés !

entrez votre adresse mail pour vous abonner à la newsletter

En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies destinés au fonctionnement du site internet. Plus d'informations sur notre politique de confidentialité. X