Où il est question du public

Édito du n°947 - mercredi 15 octobre - Petit Bulletin Grenoble

La semaine passée, dans certains cinémas, c’était visiblement l’orgie. Hurlements, bagarres et même sièges arrachés : le film d'horreur Annabelle a été déprogrammé de plusieurs salles (à Marseille, Strasbourg, Montpellier... – mais pas à Grenoble) pour des raisons de sécurité. « C'est un public très jeune, pour qui la séance constitue un défoulement, ils vont voir ça pour plaisanter mais c'est un prétexte au fond pour se défouler » explique Alain Grasset, critique de cinéma dont les propos ont été repris par 1 256 articles de presse – dont nous donc.

Hé mesdames messieurs, il y a des manières de se défouler moins stupides ! Exemple : la semaine passée, au Théâtre de la ville (Paris), c’était aussi l’orgie. Spectateurs souvent très jeunes qui buvaient de la bière, dansaient sur leur siège voire envahissaient le plateau : la pièce Idiot ! Parce que nous aurions dû nous aimer de Vincent Macaigne, recréation de son succès de 2009 passé notamment à la MC2, a fait salle comble grâce à un public fortement incité par le metteur en scène à se lâcher. Tant mieux : le théâtre de Macaigne sert ainsi d’exutoire, ce qui fait un bien fou. Un exutoire intelligemment pensé qui tranche avec la vision que de nombreux artistes ont des spectateurs : passifs, polis, simples consommateurs sans réaction (qu’il est loin le temps des tomates pourries).

Voilà, c’était simplement un édito coup de cœur – avec quelques coups de griffes aussi ! Pour info, le spectacle de Macaigne, adaptation de L’Idiot de Dostoïevski, sera joué fin novembre à Annecy. Avant, on l’espère, une reprise à Grenoble l’an prochain ?

restez informés !

entrez votre adresse mail pour vous abonner à la newsletter

En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies destinés au fonctionnement du site internet. Plus d'informations sur notre politique de confidentialité. X