House of Cards, les Bisounours et nous

Édito du n°969 - mercredi 8 avril - Petit Bulletin Grenoble

On vit dans un monde où la pop culture règne. Et où des politiques influents peuvent se référer à des héros de série télé comme d’autres avant eux pouvaient le faire avec des figures de roman. Frank Underwood, le machiavélique politicien de la série House of Cards interprété par le charismatique Kevin Spacey, fascine tout le monde depuis deux ans, jusqu’à Barack Obama et Bill Clinton.

Dans une interview accordée à un magazine américain, Kevin Spacey rapporte des propos de l’ancien locataire de la Maison-Blanche : « J'adore House of Cards. Kevin, 99% de ce que vous faites dans la série est vrai. Le 1% de faux concerne le fait que vous ne pourriez pas faire passer une loi sur l'éducation aussi rapidement dans la vraie vie. » Évidemment, la dernière phrase est une petite blague qui concerne les agissements les plus répréhensibles du personnage – sans trop en dévoiler pour ceux qui n’auraient pas encore vu la série, disons que l’ascension de Frank Underwood ne se fait pas sans quelques dommages collatéraux.

Ce qu’il y a donc de dingue, c’est qu’une partie de la classe politique états-unienne (et sans doute de la française – Nicolas Sarkozy serait fan) loue ouvertement le réalisme de la série, ces fameux 99% restants. C’est certes assez franc et cynique, mais ça accrédite l’image communément admise d’un monde politique régi par les intérêts personnels et les magouilles entre clans. Nous qui espérions vivre dans un monde de Bisounours.

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