Choc électrique à la Belle Electrique avec Qasar, groupe venu du Ciel

J'étais parmi les heureux présents à la Belle électrique le vendredi 24 avril 2015 pour assister à un concert qui m'a surpris et agréablement décoiffé comme le vent qui couchait les palmiers californiens sur l'affiche faisant légitimement la promotion de H-Burns, dont les rédacteurs de notre support favori (smack, smack ! Forcément !) ont exprimé tout le bien qu'ils en pensaient. Mais QASAR (sans "U"), qui répondait à l'invitation de H-Burns pour la première partie, ce fut l'ovni qui éclaira intensément et trop brièvement la nuit concernée. Pourquoi ?

L'histoire encore très courte de ce "power" groupe qu'on peut trouver en deux clics sur le Net vient juste de commencer à s'écrire.

Au commencement, QASAR est un noyau de trois musiciens qui travaillent et composent sans relâche depuis qu'ils ont seize ans. Je crois qu'avec ce groupe, on peut parler de mutation attendue et inespérée. Leur musique est le dernier chainon de ce que le Rock, la Pop, le blues ont engendré. Elle semble comporter des bouts de chromosomes de tout ce qui l'a précédée en ouvrant une nouvelle voie (Voix ! Comme c'était facile, je n'allais tout de même pas m'en priver !).Voici comment j'en suis arrivé à cette conclusion, d'autant plus que dans un premier temps, j'ai pensé que c'était nul, simplement parce que mes oreilles et la perception subjective qu'il ya derrière sont tout de même sous l'emprise d'un façonnage de canons auditifs, solidement ancrés par les effets conjugués du temps et de la qualité des styles et interprêtes qui ont précédé. C'est bien là tout l'enjeu en art, que de reconnaître la nouveauté, l'oeuvre naissante, alors que précisément on ne détient pas les critères ultimes qui permettraient de la voir à coup sûr, de la reconnaître et de l'identifier comme telle.

Double culture

Alors, c'est dans la gestuelle ultra rapide de la main droite d'un guitariste qui a voyagé dans toutes les reprises possibles et imaginables des ryhtmes antérieurs, que résident ces nuances tellement évidentes que je me suis plu à découvrir en deuxième, puis en troisième écoute pour être certain que je ne m'étais pas trompé. Probablement parce que le chanteur-guitariste du groupe (Pablo) bénéficie d'une double culture aux racines sud-américaine et européenne. Son jeu rythmique et mélodique est comme ces tapis persans aux motifs chatoyants et complexes, qui lorsqu'on retourne le tapis, sont absolument incompréhensibles et ne peuvent en rien préfigurer ce qu'on trouve de l'autre coté.

Le bassiste (Guillaume), qui chante aussi, plus que de simples lignes de basse, déploie de veritables filets, un vrai maillage sonore, puissant et envoutant.

Le batteur (Julien) est pertinent, il a su créer un univers qui lui est propre. On pourrait très bien l'écouter sans que les autres jouent, car il a les ressources pour ce faire et sait ne pas tout dévoiler prématurément dans son jeu pour le plus grand bonheur du public. Ce dernier point pouvant s'appliquer à l'ensemble, tant de chacune de leur composition, qu'à leur concert dans sa globalité.

Un autre guitariste (Quentin) renforçait le groupe initial. Belle main droite également, c'est dire à quel point la rythmique est importante pour moi, principalement lorsque les lignes mélodiques ne posent plus question, sinon celles de nous déconcerter agréablement.

Identité singulière

Ce formidable "job collectif" produit un résultat surprenant, étonnant, dont je crois qu'en écoute et réécoute il y a quelque chose de familier et évident qui émerge et s'impose sans pour autant qu'on puisse le réduire à quelque chose dont ce serait le clone d'un déjà-vu et entendu.

Une identité singulière et ravissante, difficile à définir, car elle les auraient toutes avec quelque chose en plus, le signe qui ne tromperait pas d'une vraie créativité et de nouvelles voies à explorer. Concrètement, charnellement, les mélodies plaisent aux deux sexes, comme les chansons d'une mère parlent à son bébé sans même que l'idée d'une discrimination de genre puisse s'y insinuer. Bien sûr, les puristes du passé chercheront vainement des ossatures musicales sécurisantes, des repères consensuels pour y retrouver leur chemin, voire leurs petits. En vain, et c'est heureux!

Dans ce fantastique écrin sonore que la Belle Electrique propose (pour les papys puristes et les jeunes connaisseurs, John Mayal y sera en octobre), je crois avoir assisté à une belle apparition, riche de promesses, celles de QASAR qui va rencontrer pour longtemps, un large public, celui de sa génération.

restez informés !

entrez votre adresse mail pour vous abonner à la newsletter

En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies destinés au fonctionnement du site internet. Plus d'informations sur notre politique de confidentialité. X