Pyramide, quelle horreur

A l’affiche en ce moment : Pyramide. Un conseil ? N’y allez pas. Gregory Levasseur, le grand pote d’un certain Alexandre Aja avec qui il a collaboré sur cinq films, rate le coche. Son premier film en tant que réalisateur est un (gros) raté sans saveur.

Gregory Levasseur qui a écrit plusieurs scénarios excellents comme Haute tension ou La colline a des yeux a donc déjà fait ses preuves dans le domaine de l’horreur mais surtout en tant que scénariste. Le problème c’est que cette fois, le scénar ne vient pas de lui. Il a été écrit par deux producteurs américains : Daniel Meersand et Mark Canton. Ce n’est que par la suite qu’ils ont proposé le film à Levasseur. Pyamide n’est donc malheureusement pas un projet personnel, c’est même tout le contraire.

Ce film d’horreur nous raconte l’histoire d’un groupe d’archéologues qui découvrent une pyramide (forcément) enfouie en Egypte et qui décident – malgré les interdictions – de la visiter pour en percer les mystères. Evidemment, ca va mal se passer.

D’un conformisme étouffant, il se contente de recycler en piochant ses idées dans le cinéma d’horreur de ces quinze dernières années. Introduit par des cartons annonçant les grandes lignes du film alternés d’images d’émeutes replaçant l’œuvre dans un contexte réel –et déjà menaçant, il est filmé en caméra subjective sous forme de documentaire. Ce genre appelé found footage est devenu une habitude (pas forcément mauvaise puisqu’elle place le spectateur dans la position de la victime) depuis quelques années et cela avait pourtant fait le succès de films comme Le Projet Blair Witch, Rec ou encore Cloverfield. Oui sauf que ces films ont soit une atmosphère oppressante, soit une/des créature(s) dignes de ce nom bien exploités. Levasseur, lui, nous en dévoile trop de son monstre qui perd tout son côté terrifiant, inquiétant. Il faut parfois se retenir pour laisser le spectateur imaginer le pire. Les rituels et des légendes qui entourent cette créature sont par contre attrayants. C’est là l’un des points forts de Pyramide qui nous en apprend un peu sur les mythes et la culture de l’Egypte antique.

Et bien sur, on retrouve encore une fois cette rivalité entre les scientifiques et les militaires, bâclée pour le coup. Bâclée, ou plutôt survolée, comme tout ce qui touche aux relations humaines dans le film. Et si on ne s’attache pas à ces personnages mal écrits, comment ressentir de l’empathie pour eux ? Qui pleurerait la mort d’un personnage dont il ne sait rien ? Calibré pour un certain public probablement composé de jeunes découvrant le genre, le film se refuse le luxe de dépasser l’heure et demie et sacrifie donc cette partie – pourtant essentielle – au profit du frisson. Un frisson plutôt léger d’ailleurs. Pas de séquences interminable d’angoisse à l’horizon, seulement quelques sursauts qu’on est tout de même en droit d’attendre quand on regarde ce genre de film.

Mais ce qui agace par-dessus tout c’est ce tempo, cette mécanique trop bien huilée propre au cinéma d’horreur et à la comédie. Trop millimétré, trop stéréotypé, Pyramide donne l’impression d’avoir été conçu avec un kit « Faites votre propre film d’horreur en 2h ». On peut aisément deviner à l’avance qui va mourir et à quel moment, ce qui est quand même dommage quand ces questions constituent l’enjeu du film...

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