La bien-pensance rend-elle aveugle ? Une idée Professeur Rollin ?

Édito du n°986 - mercredi 30 septembre - Petit Bulletin Grenoble

C’est une expression de plus en plus à la mode, même si elle a différents sens selon qui la prononce : la bien-pensance. Ce sont des intellectuels qui dénoncent les bobos humanistes responsables du totalitarisme de la bien-pensance ; ce sont des hommes et des femmes politiques qui luttent contre la bien-pensance ambiante en exposant la "vérité" que eux seuls détiennent ; ce sont des citoyens qui vont chercher ailleurs, dans des coins idéologiquement douteux, des infos que les médias bien-pensants s’évertuent à leur cacher… Avec souvent dans la bouche de toutes ces personnes un vieux goût rance, pour ne pas dire nauséabond – un adjectif il est vrai souvent utilisé par les bien-pensants.

Mais voilà qu’on retrouve une esquisse de ce discours chez quelqu’un que l’on a toujours apprécié : François Rollin alias le Professeur Rollin. Dans son nouveau spectacle Le Professeur Rollin se rebiffe, l’humoriste qui se déclare de gauche déplore lui aussi cette bien-pensance en se confrontant sur scène à des thèmes dits sensibles – voir son interview. Léger malaise à voir un maître de l’absurde aller sur ce terrain-là, même si c’est une infime partie de son (très bon) one-man-show.

Alors on s’interroge, nous journalistes que l’on pourrait qualifier de bien-pensants vu que la ligne éditoriale du PB est très éloignée de, au pif, Valeurs actuelles. Aurions-nous tout faux, aveuglés par notre confortable bien-pensance ? Ça se discute. Mais si lutter contre la bien-pensance consiste simplement à dire tout et n’importe quoi en tenant des propos racistes / misogynes / homophobes ou autres, on préfère encore rester aveugles.

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