Les journalistes, les pressions et notre naïveté

Édito du n°987 - mercredi 7 octobre - Petit Bulletin Grenoble

Depuis notre petite ville de Grenoble, bien à l’abri dans notre petit hebdomadaire culturel, on est parfois loin des grands soubresauts qui agitent le monde. Mais certains, malgré la distance, nous les rendent plus proches (et intelligibles) : c’est le cas notamment des journalistes dits d’investigation.

Si l’exercice de ce métier n’est forcément pas toujours simple et apprécié, on n’imaginait naïvement pas que c’était à ce point, comme le démontre l’ouvrage Informer n'est pas un délit paru fin septembre. Seize journalistes, dont des plumes très connues pour avoir révélé divers scandales (Denis Robert, Fabrice Arfi, Gérard Davet, Fabrice Lhomme…), se sont associés pour dresser un constat alarmant : la liberté d'information est menacée en France.

« Certes, on ne meurt pas aujourd’hui d’être journaliste en France, on n’est pas au Congo ou en Russie. Pour autant, ça ne doit pas empêcher d’interroger notre système, et de constater que nous sommes très loin des canons démocratiques » explique Fabrice Arfi de Mediapart dans une passionnante interview accordée à Télérama.

Leur analyse, très riche, est capitale pour comprendre ce qui se joue en ce moment autour de la presse et des Bolloré and co – le fait notamment qu’une petite poignée de milliardaires a priori étrangers au monde journalistique se partage la grande majorité des médias est un très mauvais signe. On vous invite donc à plonger dans leur bouquin, "irrésumable" dans cet édito. Un bouquin dont, paradoxalement, les échos nombreux et positifs qu’il reçoit ici et là donnent des raisons d’espérer. Quoi, on est vraiment si naïfs que ça ?

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