Georgia O’Keeffe, Musée de Grenoble

Première exposition en France dédiée à Georgia O’Keeffe

Affluence des grands soir le 6 novembre dernier pour l’inauguration de cette exposition dédiée à la peintre américaine Georgia O’Keeffe. Mais qui est Georgia O’Keeffe ? Je ne devais pas être le seul à me poser la question, d’autant que le titre de l’exposition est complétée de « et ses amis photographes » et que la page consacrée à l’exposition sur le site du musée de Grenoble affiche une photo de la peintre prise par son mari Alfred Stieglitz et non une de ses œuvres !

Distinguée par Barack Obama

Georgia O’Keeffe est tout simplement une des 13 personnes que cite le président des Etats-Unis dans le livre « Lettres à mes filles » où il rend hommage à des figures pionnières qui ont influencé l’histoire des États-Unis d’Amérique, en ce qui la concerne, pour sa créativité.

Foule des grands soirs donc, avec la présence de Marie-Christine Labourdette, directrice des musées de France et coprésidente de FRAME, fédération de vingt-six grands musées de France et d’Amérique du nord, qui a soutenu l’exposition, la plupart des oeuvres venant des Etats-Unis et en particulier du musée Georgia O’Keeffe de Santa Fe, et qui a tenu à souligner le caractère exceptionnel de cette première au niveau national.

Mais pourquoi a-t-il fallu attendre 2015 pour qu’une telle exposition ait lieu ? D’après Guy Tossato, Directeur du Musée de Grenoble, à cause du manque de reconnaissance en France, jusqu’à une époque récente, de la peinture américaine du début du 20ème siècle, en particulier d’artistes vus comme « provinciaux ». Et aussi du manque de considération pour les artistes féminines, surtout lorsqu’elles vivent avec un artiste reconnu, en l’occurrence le photographe Alfred Stieglitz, considéré à l’époque comme la première figure majeure de l’art photographique. Cette seconde raison ne pouvant que soulever une ironie amusée quand on revient sur le titre complet de l’exposition et sur son illustration sur le site du Musée de Grenoble …

Une troublante sensualité

Dès les deux premières salles on est frappé par la sensualité, à la fois des formes et des couleurs, qui se dégage de ses premières peintures pourtant abstraites mais qui évoquent le corps féminin et une certaine intimité. La critique de l’époque y voit d’ailleurs l’expression de la sexualité de l’artiste. Elle est choquée par ces interprétations et décide de s’orienter vers des représentations plus figuratives, en particulier les fleurs, qu’elle travaille en gros plan. Mais les courbes, les couleurs, l’anatomie des fleurs ainsi représentées restent fortement suggestives.

De New York au Nouveau Mexique

L’exposition suit la chronologie et les différents lieux où vit Georgia O’Keeffe et dont elle s’inspire : New-York où Alfred Stieglitz possède une galerie célèbre, leurs lieux de vacances, le Nouveau-Mexique.

C’est dans cet état qu’elle s’installera définitivement à la fin des années 40. Elle est fascinée par les paysages, les canyons, les couleurs. Qu’y a-t-il de plus sec et abrupt que des falaises ocres au Nouveau Mexique ? Pourtant elle les peint tout en courbes, en nuances chaudes réussissant le tour de force de les rendre sensuelles.

… et ses amis photographes

On l’aura compris, l’exposition propose un dialogue entre la peintre et de nombreux photographes, avec qui elle a partagé ses thèmes de prédilection et avec lesquels il y a eu une influence réciproque. La juxtaposition de certaines peintures et photographies de fleurs ou de New York est assez étonnante.

Georgia O’Keeffe est décédée à 99 ans et peindra jusqu’à 90. Son dernier tableau, Sky above Clouds, est une sorte d’aboutissement où se mêlent abstraction, paysages, lumière et couleurs nuancées.

Ne surtout pas se priver d’une telle découverte humaine et artistique.

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