Renaud, Fillon et les mecs bien

Édito du n°1024 - mercredi 7 septembre - Petit Bulletin Grenoble

Il était une fois un artiste que l’on disait engagé à gauche, voire même anarchiste, qui se définissait comme agnostique, pacifiste, antifasciste… C’était le temps des ses chansons rentre-dedans comme Miss Maggie, Hexagone ou encore Société tu m’auras pas, qui ont eu leur petit succès (quelque vingt millions d’albums vendus en quarante ans de carrière), même si depuis certaines ont assez mal vieilli – mais est-ce bien grave ?

Il était une fois un « chanteur énervant » (la formule est de lui) qui l’est encore plus maintenant qu’il semble renier tout ce qu’il a construit précédemment. « Fillon, c’est un mec bien, honnête, je voterais pour lui s’il gagnait la primaire » vient-il de déclarer au journal Le Figaro, confirmant un soutien que l’on présentait depuis quelques mois. Sa définition du mec bien a donc diamétralement changé au fil des ans : un mec bien, en 2016, est ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy, assume pleinement son côté libéral et est clairement anti-mariage pour tous.

Ça promet pour les deux concerts grenoblois de février 2017 au Summum dans le cadre du Phénix Tour de Renaud (car c’est bien de lui dont il s’agit), où une reprise du Temps des colonies de Sardou serait alors envisageable – Fillon a récemment déclaré : « non, la France n'est pas coupable d'avoir voulu faire partager sa culture aux peuples d'Afrique, d’Asie et d’Amérique du Nord ».

Peut-être Toujours debout le Renaud, mais sacrément amoché.

restez informés !

entrez votre adresse mail pour vous abonner à la newsletter

En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies destinés au fonctionnement du site internet. Plus d'informations sur notre politique de confidentialité. X