Théâtres, musées, tout ce qui en France vit de l'argent public, dépend en Amérique, de la générosité des entreprises ( J.J. Aillaguon, ancien ministre de la culture ) ou Le rêve américain du maire de Grenoble

Il faut avoir l'esprit bien peu irrigué par les tonnes de textes écrits depuis des siècles pour penser qu'ils échouent à détourner de la barbarie (1). Il faut être bien confit dans ses certitudes pour se cramponner au père en présence du fils. Deux ratés des humanités se rejoignent : la reine de Télérama et le maire de Grenoble.


« Julien Rochefort est un des fils de Jean. La mise en scène de la lecture d'un texte de Victor Hugo qu'il donne à voir actuellement au Lucernaire ( Paris) est l'oeuvre de sa compagne. Son timbre de voix est particulier, comme son père, mais pas du tout le même, il est prodigieux. Victor Hugo lors d'un voyage avec sa maitresse - sans doute convenu avec sa femme car il n'en fait aucune mention ( de la maitresse) - dans les Pyrénees, vit ses derniers jours d'insouciance puisqu'il va y apprendre, par la presse, la noyade de Léopoldine et la souffrance va entrer dans sa vie.»

J'emprunte toutes ces considérations (2), au mot près, à Fabienne Pascaud, chevalier de la légion d'honneur, journaliste et critique dramatique, depuis 1980 à Télérama. Depuis 36 ans donc, soit 144 trimestres ; née en 1955 elle atteindra en juillet prochain l'âge lui permettant de prendre sa retraite en toute légalité ; Elle a chroniqué sur Radio Classique, produit une émission sur France 2, elle a collaboré avec l'INA pour des réalisations d'Arte ou de France 3, sur France Inter elle parle de cinéma, sur France Culture de théâtre ou danse, sur France musique ( dont son mari a été le directeur) elle émarge aussi, mais je ne sais pas de quoi elle y parle. Elle a également écrit des livres, dont une biographie de la princesse Diana. Elle est devenue directrice adjointe, directrice de la rédaction puis directrice de Télérama, qui appartient au groupe le Monde, où son mari a été journaliste ( il a été aussi été fondateur de radio Classique et du Monde de la musique ). Fabienne Pascaud va tous les soirs au théâtre.

Or, il se pourrait que ce personnage détienne la clé de ce qui rend si insupportable au maire de Grenoble et à son adjointe aux cultures l'idée même de culture. La biographe de la princesse Diana présente en effet tous les signes extérieurs, du contentement de soi à l'élitisme, que Molière déjà décrivait chez ses femmes savantes. ( vous avez bien noté comme elle SAIT que Rochefort 'napas qu'un fils...) Pour ma part, je n'avais encore jamais vu un élu tomber dans ce piège...un élu qui parle de magie du service public, quand il rêve d'Amérique.


(1) « Les gens se sont habitués à une espèce de service public magique. Il y a plein de choses à inventer pour améliorer la lecture publique sans forcément garder des bibliothèques à 500 mètres les unes des autres ( …) Après, la question est de savoir si on décide qu’il y a un budget - celui de la culture par exemple - auquel on ne touche pas. Notre priorité est l'éducation. C’est la moitié de notre plan d’investissement. Et ceux qui me disent que la culture est le barrage contre le vote Front national, je leur dis que la région Nord-Pas-de-Calais avait une politique culturelle extrêmement développée, or le FN a fait 40% (au premier tour des régionales de 2015, NDLR)

ITW de E. Piolle au JDD, sept 2016.

(2) La dispute, France Culture, Lundi 5 septembre

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