Édito du n°1026 - mercredi 21 septembre - Petit Bulletin Grenoble
Les tribunaux sont de plus en plus saisis par des personnalités artistiques qui souhaitent défendre leur œuvre, et ce n’est pas du tout bon signe. L’une des affaires les plus médiatiques du moment est celle autour du plagiat dont feu Marvin Gaye aurait été victime en 2013 par le duo Robin Thicke – Pharrell Williams avec le titre Blurred Lines. Enfin, plagiait est un bien grand mot, les ayants droit évoquant plutôt une ressemblance d’esprit qui, en première instance, leur a tout de même rapporté 5, 3 millions de dollars.
Une décision inquiétante pour les artistes (d’ailleurs, début septembre, quelque 200 noms de l'industrie musicale américaine ont soutenu Thicke et Williams dans une lettre ouverte) qui fait flipper quant aux velléités procédurières de certains.
Autre exemple en date : le conflit qui oppose Tom Waits à Bartabas, le musicien américain reprochant à l’écuyer et metteur en scène français d’avoir trop utilisé ses chansons et, plus largement, son univers visuel dans le spectacle On achève bien les anges. Là aussi un tribunal a été saisi, avec des expressions fleuries comme "violation du droit d'auteur" (alors que Bartabas assure avoir bien demandé les autorisations et payé ces droits), "atteinte au droit moral" ou encore "préjudice" (500 000 euros sont réclamés).
Une procédure qui, une nouvelle fois, laisse un drôle d’arrière-goût. Surtout que Waits attaque cette fois-ci, d’un coup et après 200 représentations, un autre artiste (« J'ai le sentiment que quelqu'un m'a fait les poches pendant que je tournais la tête et c'est désagréable » a-t-il expliqué à Vanity Fair en août), et non une marque de chips comme il l’avait fait – avec succès – en 1992. Très sympa, quoi que l’on pense de l’affaire.
Tom, tu connais le téléphone, le mail ou tout autre moyen de communication moderne ? Certes, ça rapporte moins (enfin, si tu gagnes), mais c’est beaucoup plus urbain.
[photo extraite du film La Vérité de Henri-Georges Clouzot avec Brigitte Bardot]
