Les festivals de l’été, le "manspreading" et l’espace public

Édito du n°1061 - mercredi 21 juin - Petit Bulletin Grenoble

Le public d’un festival est une petite société à lui tout seul. Surtout dans les gros, ceux qui attirent les foules, ceux dans lesquels il faut jouer des coudes pour être tout devant… Si l’on se met de côté pour observer ça avec un peu de distance, on trouve ainsi une nouvelle illustration d’un phénomène qui agite beaucoup les débats en ce moment (notamment les réseaux sociaux) : le "manspreading" (en français : l'étalement masculin). Une expression née aux États-Unis au début des années 2010 désignant ces hommes qui, dans les transports en commun, ont tendance à écarter les jambes et, du coup, à occuper plus que la taille d'un siège. Un mot revenu dans l’actu depuis que la mairie de Madrid a clairement décidé de lutter contre.

Passons sur le fait que certains arguments délirants aient été donnés par certains pour justifier ce comportement (ce serait une histoire de confort des testicules, rien que ça), et élargissons la focale. Car le "manspreading" n’est qu’un exemple parmi d’autres d’une donnée analysée et déplorée par beaucoup (comme Virginie Despentes dans son fameux essai King Kong Théorie) : l’espace public est encore un espace très masculin dans lequel il est demandé aux femmes, consciemment ou non, de se faire discrètes pour laisser les hommes vivre comme ils l’entendent. Et, malheureusement, les festivals n’échappent pas à la règle. À quand des pictogrammes devant les scènes pour inciter à plus de "civisme" ?

restez informés !

entrez votre adresse mail pour vous abonner à la newsletter

En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies destinés au fonctionnement du site internet. Plus d'informations sur notre politique de confidentialité. X