Édito du n°1084 - mercredi 7 février 2018 - Petit Bulletin Grenoble
Il y a des initiatives qui surprennent : McDo, temple de la viande low cost, a sorti l’an passé pendant quelques semaines un burger végétarien. Végétarien, oui ; sans steak animal donc. Dingue. Un opportunisme mercantile (McDo s’occupe maintenant de souffrance animale ?) comme le capitalisme en est cyniquement capable, certes ; mais pourtant il y aurait tout de même une raison de s’en réjouir.
Et c’est la romancière et essayiste nigériane Chimamanda Ngozi Adichie qui l’a récemment démontré en s’exprimant dans les Inrocks sur un tout autre sujet : le féminisme. Rappel des faits : en 2016, la maison Dior a mis sur le marché un T-shirt "We should all be feminists" (nous devrions tous être féministes), reprenant ainsi le titre d’une conférence donnée en 2012 par l’intellectuelle. Le prix de ce bout de tissu ? 550 euros. 550 euros, oui. Pas très féminisme pour tous, certes ; mais pourtant il y aurait là aussi une raison de s’en réjouir.
« Sérieusement, je ne pense pas que ça soit une mauvaise chose. Le féminisme ne doit pas forcément être un engagement total, il y a différents niveaux. Une partie de la population se sent reliée au féminisme grâce à ces T-shirts. Je sais qu’il y a une frange du féminisme qui n’aime pas cela et qui pense que toute alliance avec le capitalisme est très mauvaise pour le féminisme. Je ne pense pas cela. Je suis pragmatique. »
On pose ça là comme il est coutume de dire sur les réseaux sociaux, en avalant nos sushis végétariens – c’est le thème d’un des articles de ce numéro, d’où cet édito. Bisous militants.
