L'art (cynique et dangereux) de la polémique à tout prix

Édito du n°1099 - mercredi 13 juin 2018 - Petit Bulletin Grenoble

Il est toujours dérangeant lorsqu'une partie de la classe politique, censée donc représenter avec intelligence les citoyens et citoyennes que nous sommes, s’engouffre dans une polémique lancée par l’extrême droite. Comme elle le fait en ce moment autour du cas du rappeur Médine et de ses concerts prévus au Bataclan en octobre prochain, avec des réactions outrées et outrancières du type « Aucun Français ne peut accepter que ce type aille déverser ses saloperies sur le lieu même du carnage du Bataclan » (Marine Le Pen sur Twitter le dimanche 10 juin au matin) et « Sacrilège pour les victimes, déshonneur pour la France » (Laurent Wauquiez le même jour au même endroit après le déjeuner, visiblement mal passé).

Et il est toujours dérangeant quand une partie de la classe politique s’empare d’un sujet qu’elle ne maîtrise absolument pas (en exhumant ici quelques extraits a priori polémiques de Don’t laïk, morceau de 2015 sur lequel le rappeur est déjà revenu et a intelligemment répondu – Libé a très bien résumé tout ça) pour lui faire dire ce qu’elle veut. Et, surtout, exciter de potentiels électeurs et électrices avec ce genre de thèmes assurant une couverture médiatique importante.

Car finalement, qu’importe pour ces polémistes au tweet facile qu’il y ait débat (ce qu’il peut y avoir, mais sereinement), que les concerts soient annulés ou pas, voire même que les victimes du Bataclan se sentent choquées ou non : entre aujourd’hui et cet automne, les Le Pen, Wauquiez & co auront déclenché une foule d’autres polémiques avec leur cynisme coutumier qui serait ridicule et bouffon s’il n’était pas tout simplement dangereux.

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