Nike, Colin Kaepernick et les vertus du capitalisme

Édito du n°1104 - mercredi 12 septembre 2018 - Petit Bulletin Grenoble

Bon, certes, le capitalisme n’est plus la rock-star qu’il était au siècle dernier (certains, comme le sociologue altermondialiste suisse Jean Ziegler, appellent même à « l’abattre »), mais il est pour l’instant une idole encore bien vénérée par sa cohorte de fans – dont nous faisons tous un peu partie, consciemment ou non. Alors quand ce Léviathan, avec tout le cynisme dont il est capable, se mêle de politique et d’égalité, on regarde ça avec intérêt.

Dernier exemple en date : Nike, entreprise qui joue pleinement les règles du capitalisme, qu’importe le mal engendré, vient de choisir comme égérie pour sa campagne publicitaire célébrant les 30 ans de son "Just do it" Colin Kaepernick, footballeur états-unien farouche militant contre les violences policières à l’encontre des Noirs – en 2016, il avait posé un genou à terre pendant l’hymne national, comme un écho au poing levé de Tommie Smith et John Carlos lors des Jeux olympiques de Mexico en 1968. Quitte à déchaîner la fureur de nombre de ses clients, et de Donald Trump également.

Résultat : le buzz a fonctionné, les ventes n’ont pour l’instant pas chuté (la stratégie serait même qu’elles augmentent avec le temps), et la marque, empêtrée il y a quelques mois dans des soupçons de harcèlement moral et sexuel en son sein, s’inscrit aujourd’hui dans le sens de l’histoire en se greffant au mouvement progressiste initié par une partie de la société. Just do it ; et pourquoi pas finalement, non ?

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