Gloire au "Climax" de Gaspar Noé

Édito du n°1106 - mercredi 26 septembre 2018 - Petit Bulletin Grenoble

Alors certes, il y a un petit côté esbroufe dans cette idée de vouloir à tout prix révolutionner le cinéma et ses codes (notamment dans l’utilisation ou non du générique), mais Gaspar Noé peut se le permettre tant sa maîtrise est évidente à la vue de son Climax, en salle depuis mercredi dernier. Un choc esthétique ultra-clivant (« c'est vide, plat, prétentieux » comme l’ont écrit nos amis du Figaro) qui, une fois que l’on a accepté les règles du jeu de Noé, prend tout son sens.

« Naître et mourir sont des expériences extraordinaires. Vivre est un plaisir fugitif » nous assène le cinéaste d’Irréversible dans ce film centré sur un moment particulier : celui d’une troupe de danseurs qui, du fait d’une sangria qui contient visiblement plus que de l’alcool et des fruits, va vivre une drôle de soirée. Le temps festif (quelle scène d’ouverture magistrale, avec cette chorégraphie folle) se transforme finalement en huis clos angoissant sur une bande-son parfaite – Aphex Twin, Cerrone, Lil Louis, Soft Cell, Daft Punk…

Sous aspect simple et léger, ce Climax apparaît alors comme l’une des plus grandes réussites du réalisateur dans laquelle la recherche de saturation et d’inconfort pour le spectateur sert ici un but bien précis : nous amener à véritablement entrer dans l’écran, quitte à n’en plus pouvoir à la fin. Merci Monsieur Noé pour cette véritable proposition de cinéma.

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