Édito du n°1125 - mercredi 6 mars 2019 - Petit Bulletin Grenoble
C'est beau une ville la nuit comme la écrit Richard Bohringer dans un bouquin. Cest vivant aussi une ville la nuit. Du moins ça doit lêtre, avec notamment ses salles de concert, ses bars, ses restos Et son bruit inhérent, forcément. Sauf que depuis pas mal dannées, les responsables de ces lieux festifs sont de plus en plus sujets à des plaintes, à Grenoble (lEngrenage ou le Bauhaus par exemple) comme ailleurs.
Alors certes, il y a des gens qui ont acheté un appartement il y a des dizaines dannées dans un quartier excentré devenu aujourdhui une place forte de la vie nocturne. On peut citer le grand immeuble rosée du square des Fusillés à Grenoble dont les habitants, on limagine aisément, navaient pas prévu de se retrouver un jour entre la Belle électrique, lAmpérage et le Drak-Art. Leur énervement est donc compréhensible les salles en question ont dailleurs pris en compte cette situation.
Mais sinon, comment une personne qui sinstalle, au pif, place Notre-Dame ou au cur du quartier Championnet, peut-elle décemment espérer le même calme que si elle était perdue au milieu du Vercors ? Une ville fait du bruit jour et nuit, et on laime aussi pour ça ! Les pouvoirs publics, au lieu dêtre souvent tétanisés par les plaintes quils reçoivent, devraient donc, en plus de légitimement sanctionner les excès (on nest pas anarchistes sur la question tout de même !), le crier haut et fort. Sous peine que lon nentende plus dans nos rues, pour faire un lien avec notre sujet de "une" de cette semaine, que The Sound of Silence.