Gloire au "King Kong Théorie" de Virginie Despentes

Édito du n°1127 - mercredi 20 mars 2019 - Petit Bulletin Grenoble

La hantise de tout critique : écrire une grosse connerie, que ce soit par manque de temps, pour faire un bon mot ou encore parce que l’on est passé à côté du sujet. Puis s’en rendre compte des années après. C’est sans doute ce que doivent se dire pas mal de celles et ceux qui, comme le très poétique chroniqueur Éric Naulleau parlant de « pipi de chat(te) », ont démoli à sa sortie en 2006 le King Kong Théorie de Virginie Despentes : un essai féministe radical clivant qui maintenant, au regard du récent mouvement #MeToo, apparaît comme précurseur.

Extrait, sur le viol qu’elle a subi à 17 ans. « Je suis furieuse contre une société qui m’a éduquée sans jamais m’appendre à blesser un homme s’il m’écarte les cuisses de force alors que cette même société m’a inculqué l’idée que c’était un crime dont je ne devais pas me remettre. »

Aujourd’hui, on peut le dire : Virginie Despentes, que l’on met en "une" du numéro de la semaine, est l’une des plus grandes autrices françaises contemporaines. Et son King Kong Théorie un livre qui ne se contente pas d’être « plein de gros mots » comme l’écrivait à l’époque Astrid de Larminat (dans un article du Figaro de surcroît titré « Laide et fière de l’être »), mais lance pas mal de pistes de réflexion à ses lecteurs et lectrices – visiblement, au vu des chiffres de vente, de plus en plus nombreux. Tant mieux pour le débat d’idées et la littérature, et tant pis pour Éric Naulleau et Astrid de Larminat !

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