Gloire à Agnès Varda

Édito du n°1129 - mercredi 3 avril 2019 - Petit Bulletin Grenoble

Ça ne partait pas, on l’imagine, d’une mauvaise intention, mais le symbole fut violent : alors qu’on apprenait la mort, vendredi 29 mars, d’Agnès Varda, le dessinateur de presse Plantu postait sur Twitter un dessin hommage dans lequel on découvrait la cinéaste française entourée de parapluies et de notes de musique. Plantu l’a précisé deux jours plus tard devant l’avalanche de réactions négatives : c’était en réalité la reprise d’un flyer publié en 2013 lorsqu’Agnès Varda défendait au Festival de Cannes la restauration du film Les Parapluies de Cherbourg. Mais le mal était fait…

Car une fois de plus, on associait l’œuvre d’une femme à celle de son mari (Jacques Demy), comme si elle ne pouvait pas exister seule. Alors que la filmographie d’Agnès Varda, même si elle fut en dents de scie et même si une partie a bien été consacrée à l’œuvre de Demy, contient son lot de chefs-d’œuvre indépendants, au rang desquels Cléo de 5 à 7 (1962), Sans toit ni loi (1985) ou encore le documentaire Les Plages d’Agnès (2008).

Il faut le dire et l’écrire : Agnès Varda est une réalisatrice qui a compté dans l’histoire phallocentrée du 7e art, comme l’a d’ailleurs expliqué Martin Scorsese (un homme, oui) sur son compte Instagram : « Je doute sérieusement qu’Agnès Varda ait jamais marché dans les pas de quiconque, que ce soit dans son art ou dans sa vie… qui ne faisaient qu’un. Elle a tracé et suivi son propre chemin. » Voilà.

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