ÇA LE FAIT !

Le bonheur d’Emmade Sven Taddicken (All, 1h34) avec Jördis Triebel, Jürgen Vogel...Un petit coup de cœur inattendu ne fait jamais de mal. Sven Taddicken élève sa love story perdue d’avance en s’attardant sur la sensualité des situations, et en distillant un humour à froid des plus réjouissants. Les ressorts dramatiques sont tous plus énormes les uns que les autres, on prévoit la suite des événements dès la mise en place achevée, mais on s’en fout. Il flotte dans Le Bonheur d’Emma un doux parfum d’exaltation cinématographique qui nous fait fondre. FC Le Club (VO), Mon Ciné (VO)Bandits, banditsDe Terry Gilliam (1981, GB, 1h56) avec John Cleese, Sean Connery…Seul dans sa chambre, le jeune Kevin reçoit la visite de 6 nains espiègles, qui, armés de la Carte du Temps, l’embarquent dans une épopée incroyable aux confins de l’Histoire. Pour sa conviction, son ambition, sa générosité, ses talents de conteurs et son sens du spectacle, on pardonnera à Terry Gilliam la relative balourdise qui émaille à de nombreuses reprises de son métrage, et son discours pas très finaud. Chaudement recommandé aux plus jeunes cependant, et à ceux qui ont su garder une âme d’enfant. DG Le Méliès (VF)Loin du Paradisde Todd Haynes (EU, 1h47) avec Julianne Moore, Dennis Quaid…Ce film de 2002 n’a pas pris une ridule : casting parfait, réalisation soignée soulignent un propos politique fort. Années 50, Connecticut. Une apparente famille parfaite américaine, Madame organise réception et Monsieur, cadre puissant file au boulot tout sourire, se voit exploser par l’émergence des désirs vrais. Dans cette Amérique-là (et sans doute encore dans certains états de celle d’aujourd’hui), l’homosexualité est une maladie qui se soigne chez le psy, et les noirs sont les parias à qui il ne faut parler. Les plus faibles partent ou perdent. SD Le Méliès (VO)Norway of Lifede Jens Lien (Norvège, 1h35) avec Trond Fausa Aurvag, Petronella Barker…Un employé modèle (silencieux et résigné) se retrouve mystérieusement dans une ville où tout, de l’alcool aux relations humaines est plat, vide, uniformisé. L’inconnu Jens Lien réussit ici son entrée dans la cour des grands avec une fable dont le contexte sinistre n’empêche jamais une certaine jubilation dans la mise en scène. Casting génialement apathique, perfection de la production design, écarts narratifs versant dans le grand-guignol, tout est là pour garantir un pur moment de cinéma tendrement subversif. FC Le Club (VO)Le scaphandre et le papillonde Julian Schnabel (Fr, 1h52) avec Mathieu Amalric, Emmanuelle Seigner…L’adaptation de l’autobiographie méta mélodramatique de Jean-Dominique Bauby, atteint d’un “Locked in Syndrom” qui le paralyse entièrement à l’exception d’une paupière, est typiquement le genre de film où l’on se rend à reculons. Mais une fois installé, le voyage se passe sans encombres, tant Julian Schnabel se sert de son sujet à de nobles fins. À travers sa remise en question du médium cinématographique, le réalisateur touche juste et fait céder le spectateur le plus cynique, qui renoncera à sa sacro-sainte distance pour chialer comme une madeleine libérée. FC La Nef, Art et PlaisirsSpider-man 3de Sam Raimi (EU, 2h19) avec Tobey Maguire, Kirsten Dunst…On peut chicaner sur ce troisième volet : trop long, trop touffu, parfois trop expéditif, parfois inutilement développé, sans parler de l’inflation de personnages pas forcément à la hauteur (Venom, bof…). Tout ça est vrai. Mais il y a là un plaisir communicatif à malaxer les corps, les récits et l’espace que seul Sam Raimi semble aujourd’hui capable de faire passer dans le ronron pantouflard des blockbusters US. Il n’y a qu’à voir et revoir la séquence de la naissance du Sandman pour s’en convaincre… CC Les 6 Rex, Pathé Échirolles, Les ÉcransUde Serge Elissalde (Fr, 1h15) animationNouvelle collaboration du réalisateur en binôme avec l’auteur Grégoire Solotareff (après l’anthologie de courts Loulou et autres Loups), U est un OVNI rafraîchissant dans le domaine de l’animation française. Dans la lignée des films de Michel Ocelot (pour le message de tolérance), avec une réelle personnalité visuelle (le design peut choquer mais dévoile vite ses cohérences). Parmi les performances vocales, soulignons celle de Sansévérino, qui après son apparition dans Avida nous prouve qu’il devrait se consacrer au cinéma. FC Mon Ciné

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