Le sang des innocents

Bio / Commémoré de nos jours pour une poigné de ses visionnaires longs métrages, œuvrant tant dans le genre que dans une certaine vision d’un classicisme magnifié, Georges Franju mérite largement qu’on s’attarde sur sa filmographie en grande partie oubliée. FC

Il y a un nom qu’on ne peut oublier en évoquant le souvenir de Georges Franju, c’est celui du mythique Henri Langlois. Si l’on retient surtout ce dernier dans la fondation de la Cinémathèque Française, Georges Franju fut cependant à ses côtés dès les débuts. Le binôme s’est même aventuré derrière la caméra deux ans avant le lancement de ce vaste projet, pour un court métrage intitulé Le Métro (1935). Mais avant de vraiment sauter le pas, Franju parfait son éducation déjà bien érudite en occupant la fonction d’archiviste pendant près de 15 ans, constituant le fonds de la nouvelle Mecque du Cinéma. En 1949, il se lance en solo avec un court documentaire, Le Sang des Bêtes, sur les Abattoirs de Vaugirard et de La Villette en pleine morosité d’Après-Guerre. Dès lors, le cinéaste en devenir enchaîne les courts, avec une prédominance pour le doc (Hôtel des Invalides, Notre-Dame cathédrale de Paris) avec parfois un entremêlement précurseur avec la fiction (Le Grand Méliès, Monsieur et Madame Curie, La première nuit). Il faudra attendre 1958 pour le passage au long, avec La tête contre les murs (scénarisé et interprété par un tout jeune et tout beau Jean-Pierre Mocky), drame poétique où le fantastique émerge parfois au sein d’images visuellement bluffantes.Bon genre
Un an plus tard déboulera sur les écrans le choc filmique qui devait asseoir sa renommée internationale : l’indémodable Les Yeux sans Visage, adaptation du roman de Jean Redon scénarisé par Claude Sautet et le duo Boileau-Narcejac. Pierre Brasseur impeccable, sinistre, rive le spectateur sur ses déviances chirurgicales toujours aussi effrayantes. 1960 permettra au réalisateur désormais établi de rendre hommage aux essais feuilletonnesques du grand Louis Feuillade (procurez-vous l’anthologie de ses Vampires, sortie récemment en DVD, ou brûlez vos paupières) avec Judex, aventures d’un justicier masqué en lutte contre des margoulins de toutes sortes (même un banquier, c’est dire). Un univers que Franju abordera une ultime fois dans Nuits Rouges, variation assez inégale sur le mythe des Templiers. Bon gré mal gré, il collabore dans les années 60 au magazine télévisé Chroniques de France (commandité par le Ministère des Affaires Étrangères) - la rétrospective proposée par le festival nous donnera à voir l’épisode réalisé sur la création de notre Maison de la Culture.

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