Sélection

Le film choc
C’est notre coup de cœur du festival. Si vous l’avez loupé début février au cinéma La Nef (où il est resté à l’affiche très peu de temps), le deuxième film de Joachim Lafosse frappe fort et juste. En auscultant la relation complexe et ambiguë de trois adultes avec un jeune en échec solaire (les premiers étant bien décidés à apprendre la vie à l’adolescent), le réalisateur questionne le spectateur sur les limites de ce parcours initiatique. « Un film gonflé d’une maestria formelle » s’enthousiasmait Christophe Chabert dans nos colonnes. On est totalement d’accord avec lui !
Dans le même genre : Donne-moi la main est le film de clôture du festival. On n’a pas pu le voir, mais on a entendu des échos très partagés sur cette histoire de deux jumeaux en plein voyage initiatique. A voir donc… Pascal-Alex Vincent sera présent pour défendre ses choix.ÉLÈVE LIBRE
Mercredi 15 avril à 22hLe documentaire
En 2006, le gouvernement Prodi (centre-gauche) propose d’instaurer une loi d’union civile sans distinction de sexe. Tollé dans les milieux conservateurs et religieux qui conduira à l’abandon du projet, et mettra en lumière l’homophobie prégnante en Italie. Deux journalistes en couple décident alors de réaliser un reportage caméra à l’épaule, et d’interviewer les acteurs en présence. En mêlant propos chocs (notamment ceux des politiques ouvertement homophobes) et humour (le couple met en scène les répercussions de ce reportage sur leur vie), les deux réalisateurs tapent juste. Ce documentaire est l’un de nos coups de cœur du festival, qu’on ne peut que vous conseiller de découvrir pour constater l’état des mentalités actuelles.
Dans le même genre : Autoportrait sensible et drôle par Gwen Haworth, She’s a boy I knew questionne avec pertinence notre rapport à la transsexualité et les questions que cela soulève.HOMOPHOBIE A L’ITALIENNE
Vendredi 17 avril à 18h, en présence des réalisateursLe film asiatique
Love of Siam prend son temps. Le temps d’installer l’intrigue, de dérouler les situations, de laisser s’exprimer les émotions. En 2h40, on suit le destin de deux jeunes garçons, amis d’enfance séparés qui se retrouveront à leur adolescence, le tout sur fond de musique pop thaïlandaise. C’est un peu kitsch des fois, mais ce film arrive à émouvoir, notamment en étant généreux avec ses personnages (il y a quelques histoires connexes à celles de nos deux garçons).Dans le même genre : Drifting flowers, film taïwanais, arrive lui aussi à installer l’émotion en suivant tour à tour trois histoires différentes qui vont s’entrecroiser. On a notamment beaucoup aimé celle de May, petite fille vivant avec sa sœur aveugle et qui jalouse l’amour que cette dernière porte à une musicienne androgyne.LOVE OF SIAM
Lundi 20 avril à 20hLa comédie
Un ado est contraint par son père d’abandonner ses projets de vacances pour lui servir de chauffeur. Ce qui s’apparente à une mauvaise nouvelle en devient finalement une bonne : l’associé du paternel (qui est en fait son rival) séduit notre jeune homme… sans connaître son lien de parenté. Fashion victims, film allemand, est la comédie du festival qui permet de se vider la tête sans trop réfléchir. Quiproquos, crises de nerfs, emballement final… : tout y est, même si c’est un peu trop lisse parfois (on est loin ici du trash des comédies américaines).
Dans le même genre : Patrik âge 1, 5 s’attache aux aventures d’un jeune couple d’homo qui, en se trompant en remplissant un formulaire, adopte un gosse de 15 ans (au lieu d’un an et demi). On n’a pas vu ce film suédois (gros succès là-bas), mais vu le pitch, on imagine une comédie potentiellement gloussante !FASHION VICTIMS
Samedi 18 avril à 18hLe film hors normes
Il y a de la vie dans Spinnin’, beaucoup de vie. Signé par un collectif artistique madrilène, ce film espagnol présente des personnages explosifs et des situations cocasses. On retient surtout la super-lesbienne de treize ans, la réflexion d’un personnage sur l’homosexualité potentielle de Dieu, ou encore la technique évoquée consistant à mélanger les spermes pour ne pas savoir qui est le père. Car Spinnin’ tourne autour de ça : le besoin pour un couple gay d’avoir un enfant, et les différentes voies pour y arriver. Un film choral ovniesque qui fait plaisir à voir.
Dans le même genre : Si l’on a bien aimé Corazones de mujer, ce n’est sûrement pas pour ses qualités techniques. Tourné avec deux francs six sous, ce film italo-marocain suit les pérégrinations de Shakira, une couturière travestie de retour au Maroc pour aider une jeune fille à recoudre son hymen en vu d’un mariage. Brassant de nombreux thèmes (homosexualité et religion, mariages forcés, place de la femme…), ce road movie est inégal mais touchant, notamment grâce au personnage central qui se trouve aussi être un père.SPINNIN’
Jeudi 16 avril à 20h