Thirst, ceci est mon sang

De Park Chan-wook (Corée du Sud, 2h13) avec Song Kang-ho, Kim Ok-vin…

Un prêtre en mission en Afrique s’inocule volontairement un vaccin qui le transforme en vampire. De retour en Corée, il tombe amoureux de l’épouse délaissée de son meilleur ami. Vampirisée, la belle convainc son amant de se débarrasser de son mari. Voilà, dans les grandes lignes, ce que raconte Park Chan-wook dans Thirst ; autant dire que le cinéaste sud-coréen, après une petite errance entre farce au goût douteux (Sympathy for Lady Vengeance) et comédie en mode mineure (Je suis un cyborg), retrouve la niaque qui l’avait imposée auprès du public international avec Old Boy. Thirst est donc un film généreux, ultra-romanesque et archi-maîtrisé, parfois bordélique mais toujours en quête d’émotions fortes. L’introduction est une merveille, magnifiquement mise en scène mais sans ostentation, avec un Song Kang-ho loin de ses prestations habituelles de De Funès sud-coréen ; c’est du Park en version sobre et efficace, à l’humour noir finement dosé. Le baroque surgira quand le sang se mêlera à d’autres fluides (une scène d’amour sensationnelle où la jeune Kim Ok-vin affole littéralement les sens), puis lorsque la machination se mettra en place. Le cinéaste va certes un peu loin dans le n’importe quoi (le spectre du mari ricanant n’est pas sa meilleure idée), mais c’est pour mieux préparer le terrain final : une scène de ménage dantesque, un très grand moment de cinéma qui marque durablement la rétine du spectateur. Dans son délire un rien mégalo, Park déploie une énergie folle qui fait tout le prix de Thirst : qui l’aime le suive — nous suivons !
CC

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