Contes défaits

Quand les instigateurs des Cinéma de quartier du Théâtre 145 prévoient une soirée spéciale Fêtes de fin d’année, ils ne donnent pas dans la putasserie abrutissante, mais exhument deux perles de divertissement populaire, dans le sens le plus noble du terme. FC

(voix de Frédéric Mitterrand) Hommages passionnés à tout un pan inconnu du patrimoine culturel mondial, raouts cinéphiles improbables où se jouxtent une infinité de populations devant des chefs-d’œuvre souvent issus de la série B et parfois Z, grandes messes célébrant avec vigueur le culte du bis et animées par des Barbarins débridés, (voix normale) les Cinémas de Quartier du Théâtre 145 sont, disons-le, plutôt chatoyants. Si les genres qui y sont défendus vous laissent de marbre ou vous effraient quand vient la nuit, armez-vous donc de courage et faites-y un saut ce lundi. Vous pourrez tout d’abord découvrir Princess Bride, petit bjiou de la fin des années 80 signé Rob Reiner. Après le succès de Spinal Tap, ce dernier explore une nouvelle fois la manipulation narrative à l’aide d’une mise en abyme astucieuse : l’histoire d’amour de Bouton d’Or et de l’intrépide Westley nous est narrée par un grand-père soucieux d’éloigner son petit fils du poste de télévision… Récit ironique mais jamais condescendant vis-à-vis de ses personnages, Princess Bride est un film jubilatoire, attachant plus que de raison, au casting impeccable (mention spéciale à Mandy «Tou a toué mon père» Patinkin), et fortement recommandé pour quiconque sent son âme d’enfant, ou son âme tout court, lui échapper. Le monstre est vivant
Après ce copieux plat de résistance, le dessert devrait vous combler. Chef-d’œuvre bien éloigné des sinistres pantalonnades que Mel Brooks devait réaliser dans les années 90, Frankenstein Junior fait incontestablement partie des films qui ont donné au genre parodique ses lettres de noblesse. Tout en partant sur une trame farfelue (le petit-fils de Frankenstein, hostile aux travaux de son aïeul, va devoir s’y replonger), propice à bon nombre de gags énormes, le réalisateur soigne sa mise en scène comme sa direction artistique, et livre une déclaration d’amour permanente au cinéma fantastique, jouant de ses conventions avec l’ardeur d’un sale gosse et le respect d’un fan déférent. Cerise sur le gâteau, le cabotinage flegmatique (je sais, c’est étrange, mais c’est comme ça) de Gene Wilder élève encore le film un peu plus vers les sommets de l’humour absurde. Cinéma de quartier : Princess Bride & Frankenstein JuniorLundi 21 décembre à 18h et 20h, au Théâtre 145

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