Kinatay

De Brillante Mendoza (Philippines, 1h50) avec Coco Martin, Julio Diaz…

Décision incompréhensible du jury lors du dernier festival de Cannes : le prix de la mise en scène remis à Brillante Mendoza pour Kinatay ! Il suffit de raconter formellement la chose pour s’en rendre compte : d’abord, on plonge dans les rues de Manille, caméra à l’épaule suivant en temps réel un couple qui se rend à la mairie pour se marier. Sur le trajet, une tentative de suicide accapare un instant la caméra de Mendoza… Jusque-là, tout va bien, même si on a déjà vu ça en mieux ailleurs. Ensuite, ça se gâte : le récit se recentre sur Peping, policier novice qui kidnappe avec ses coéquipiers une prostituée. Grand moment de solitude pour le spectateur : l’enlèvement est à son tour raconté en temps réel, dans un interminable plan séquence quasiment noir à l’intérieur d’une voiture. Après ces vingt minutes où il ne se passe absolument rien, Mendoza plonge dans le cauchemar : viol collectif, torture, meurtre et démembrement sous les yeux de Peping, hésitant à accomplir son devoir (et garder son job), ou écouter sa conscience. Le cinéaste ne se pose pas tant de questions : le point de vue est flottant, la caméra se délecte d’images atroces et la bande-son de cris insoutenables. Surtout, Mendoza balance là-dessus une musique au synthé rappelant les pires séries Z avec des gros «gzzzzzzz» à chaque mutilation. C’est cette complaisance qui fait de Kinatay le rejeton monstrueux de l’auteurisme le plus vain et du bis le plus cradingue.
CC

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