Lebanon

De Samuel Maoz (Israël, 1h32) avec Yoav Donat, Itay Tiran…

Vainqueur du Lion d’Or au dernier festival de Venise, le film de Samuel Maoz a déjà largement fait parler de lui, et constitue en effet un sacré tour de force cinématographique. D’inspiration largement autobiographique, Lebanon nous décrit la perte d’innocence de jeunes soldats israéliens au cours du premier conflit contre le Liban. Un sujet qui le rapproche illico du sublime Valse avec Bachir, mais dont le resserrement de point de vue fait toute l’originalité : toute l’action du film se déroule à l’intérieur d’un tank, les ouvertures sur l’extérieur s’effectuant via le viseur de la machine de guerre. Un procédé qui permet au réalisateur de démontrer toute sa maestria dans une mise en scène tendue, au plus proche de ses personnages et de leurs réactions tétanisées face aux enjeux on ne peut plus concrets de la réalité guerrière. Via la force indéniable de ce parti pris maîtrisé avec brio et amplifiant l’impact des situations, Lebanon parvient à imposer un discours implacable en contournant habilement la question politique, pour mieux la vider de son sens au fil des événements. On crierait presque frénétiquement au chef-d’œuvre instantané si les dialogues convenus et la caractérisation lapidaire des personnages ne venaient entacher fâcheusement ce beau tableau. Ce que la réalisation de Maoz suffisait à expliciter est inutilement surligné, et amoindrit fatalement la portée d’une œuvre qui malgré ces bémols reste cela dit passionnante.
FC

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