Après la bataille

De Yousry Nasrallah (Egypte, 2h02) avec Mena Shalaby, Bassem Samra…

L’occasion était trop belle : le cinéma égyptien veut aussi faire son Printemps, et Yousry Nasrallah tente dans Après la bataille de mettre à jour la tradition du mélo égyptien en le parachutant au milieu de la Révolution, en cours durant le tournage. Le point de départ politique (des cavaliers jusqu’ici guides touristiques autour des pyramides sont recrutés par le régime pour aller mâter les manifestants) est donc redoublé par une intrigue amoureuse (l’un d’entre eux vit une histoire sentimentale complexe avec une journaliste proche des révolutionnaires). Le problème, c’est que Nasrallah ne crée de lien entre ces deux plans qu’en sombrant dans le schématisme et une esthétique de téléfilm aux dialogues lourdement démonstratifs. Chaque séquence semble là pour illustrer un aspect du problème, et les personnages (incarnés par des acteurs au jeu approximatif) finissent toujours par se lancer dans de grands discours au moment où, au contraire, ils devraient se laisser aller à de l’intimité et à de la quotidienneté. C’est finalement le plus grand échec d’Après la bataille : ne pas savoir mettre en scène les sentiments sinon à la manière, artificielle, des telenovelas.

Christophe Chabert

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