Kusturica : félin hirsute

"Chat noir, chat blanc", le film le plus drôle d'Emir Kusturica, à voir ce mercredi au Centre culturel cinématographique.

Dans son cycle consacré au cinéma de l’Est, le Centre culturel cinématographique (CCC) s’engage dans les Balkans en proposant Chat noir, chat blanc, comédie débridée d’Emir Kusturica qui a gagné dès sa sortie en 1997 ses galons de film culte. Kusturica sortait alors de la Palme polémique d’Underground, son film somme qui retraçait, sur un mode allégorique, hystérique et halluciné, l’histoire de la Yougoslavie, et qui lui avait valu le reproche, pas forcément infondé d’ailleurs, de cinéaste pro-serbe.

Comme s’il était conscient qu’il ne pouvait surenchérir dans l’ambition (la preuve : quelques années plus tard, La Vie est un miracle, clairement dans une veine post-Underground, décevra ses admirateurs), il choisit donc d’y aller à fond dans le burlesque gitan, peignant une communauté de tarés pas toujours inoffensifs qui passent leur temps à se courir après en hurlant et gesticulant, le tout sur fond d’orchestre balkanique en furie.

Du mafieux adepte de la cocaïne, des putes et de la mauvaise techno jusqu’au chef de gare gueulant pour un oui pour un non des « Ayee ! », Kusturica invente un univers cinglé qui envoie le film sur les rails d’un slapstick dément où tout s’enchaîne à une vitesse folle. Cette générosité dessine un cinéma hirsute, mal élevé et grossier, qui ressemble à son auteur : un peu punk, un peu anar, un peu cinglé.

Christophe Chabert

Chat noir, chat blanc, mercredi 3 juin à 20h au CCC

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