"Les Désaxés" : malédiction(s) !

Moins d’une semaine après la fin de son édition 2017, le Festival des maudits films continue d’exercer son irrésistible rémanence sur la sphère cinématographique grenobloise. Comme pris dans cette flamboyante queue de comète, le Ciné-Club de Grenoble a ainsi sélectionné, pour clore son cycle Marilyn Monroe, la plus troublante de ses interprétations ; un rôle inscrit dans une œuvre marquée par le sceau de la fatalité : The Misfits (1961). Il ne pouvait y avoir choix plus pertinent, à la vérité : Clark Gable, Marilyn Monroe et Monty Clift dirigés par le maître John Huston et disant un dialogue d'Arthur Miller, voilà qui représente une jolie galaxie d’étoiles. Mais également un choix lourd de symboles, tant le drame sourd de ce film.

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L’histoire que The Misfits raconte, celle de cœurs cabossés, d’aventuriers usés incapables de renouer avec le bonheur, finit en effet par se confondre avec sa légende tragique. Tournage difficile, réception frileuse et surtout, réputation d’œuvre fatale à ses vedettes : Gable succomba peu après les dernières prises de vues, Marilyn n’acheva pas son film suivant ; quant à Clift, ravagé par l’alcool, marqué par son accident de voiture, il ne tournera plus que trois fois avant de s’éteindre en 1966…

Paradoxalement, ces malédictions successives finirent par raviver l’intérêt des spectateurs, certains plus voyeurs que cinéphiles, pour ces Désaxés (ainsi titré à sa sortie en France). Même avec retard, ils ont pu suivre la destinée funeste de ces chasseurs de mustangs passés (et passant) à côté de leur vie ; admirant au passage l’époustouflante photo noir et blanc de Russell Metty. Et puis Marilyn aux abois, dans sa robe à pois, désagrégeant ce qui lui restait d’illusions dans une canicule pulvérulente…

The Misfits / Les Déxasés
Au cinéma Juliet Berto mercredi 25 janvier à 20h