• Choisissez votre ville
    • Lyon
    • Grenoble
    • Saint-Étienne
  • Actu
  • Ecrans
  • Arts
  • Scènes
  • Musiques
  • Connaître
  • Guide Urbain
Skip to content
  • Actus
    ACTUS

    Quand le travail de Yoann Bourgeois fait polémique

    Vendredi 26 février 2021 par Aurélien Martinez
    Solidarité

    Des étudiants à l’écoute

    Vendredi 19 février 2021 par Martin de Kerimel
    Enquête

    Des nouvelles de la nuit grenobloise

    Mardi 16 février 2021 par Hugo Verit
    Danse

    Cinq minutes en attendant

    Mercredi 17 février 2021 par Martin de Kerimel
  • Ecrans
    • Trouvez une séance à GRENOBLE
    • Films à l'affiche
    • Salles de cinéma
    • Critiques cinéma
    Télé

    Petits écrans et hautes montagnes

    Dimanche 28 février 2021 par Martin de Kerimel
    ECRANS

    Cinémas et festivals : en attendant la reprise (et le printemps)

    Lundi 8 février 2021 par Vincent Raymond
    Web-série

    La compagnie Bardanes passe des planches aux écrans

    Mercredi 3 février 2021 par Sandy Plas
  • Arts
    • Trouvez une expo à GRENOBLE
    • Expositions à l'affiche aujourd'hui
    • Prochains expositions
    • Votre Week-End
    ARTS

    Trente sur trente

    Lundi 1 mars 2021 par Benjamin Bardinet
    Exposition

    Morandi en (future) prolongation

    Mardi 2 mars 2021 par Martin de Kerimel
    Musée

    Ouverture programmée chez Champollion !

    Vendredi 26 février 2021 par Martin de Kerimel
  • Scènes
    • Trouvez un spectacle à GRENOBLE
    • Spectacles à l'affiche aujourd'hui
    • Prochains spectacles
    • Votre Week-End
    SCENES

    Émergences "recrute" encore

    Mardi 23 février 2021 par Martin de Kerimel
    Danse

    Rachid Ouramdane en partance vers Chaillot

    Lundi 15 février 2021 par Martin de Kerimel
    SCENES

    En attendant le public... (épisode 2)

    Vendredi 5 février 2021 par La rédaction
  • Musiques
    • Trouvez un concert à GRENOBLE
    • Concerts à l'affiche aujourd'hui
    • Prochains concerts
    • Votre Week-End
    MUSIQUES

    Eptagon, à la croisée des genres

    Mercredi 3 mars 2021 par Damien Grimbert
    Spectacles en ligne

    La Source s'écoule toujours

    Mercredi 17 février 2021 par Stéphane Duchêne
    Cuvée grenobloise

    Du classique... et du nouveau !

    Lundi 8 février 2021 par Martin de Kerimel
  • Connaître
    • Animations à l'affiche aujourd'hui
    • Prochaines animations
    • Votre Week-End
    BANDE DESSINÉE

    Efix, le type à la typo

    Dimanche 7 février 2021 par Vincent Raymond
    CONNAITRE

    Art à emporter

    Jeudi 4 février 2021 par Benjamin Bardinet
    Mémoire

    Le Musée de la Résistance espère des dons

    Samedi 30 janvier 2021 par Martin de Kerimel
  • Guide Urbain
    GUIDE URBAIN

    Boire et déboires des micro-brasseurs grenoblois

    Jeudi 25 février 2021 par Jérémy Tronc
    GUIDE URBAIN

    Le Ptit Labo embouteillé

    Mardi 9 février 2021 par Martin de Kerimel
    GUIDE URBAIN

    Une boutique de bon augure

    Mercredi 24 février 2021 par Jérémy Tronc
    GUIDE URBAIN

    ÃLUCIa : l’art de la lumière

    Mardi 16 février 2021 par Martin de Kerimel
  • Escapades
  • PLUS +
    • Patrimoine
    • Vidéos
    • Guide Urbain
    • Dossiers
    • Concours
    • Patrimoine
  • RECHERCHE AGENDA
NEWSLETTER

Newsletter Grenoble
Chaque semaine, en un coup d'oeil, tous les programmes. un outil pratique et complet pour constituer sa semaine de sorties à Grenoble

PUBLICITÉ
LE WEB DES SORTIES
  • Édition de GRENOBLE
  • RECHERCHE AGENDA

  • Actus
    ACTUS

    Quand le travail de Yoann Bourgeois fait polémique

    Vendredi 26 février 2021 par Aurélien Martinez
    Solidarité

    Des étudiants à l’écoute

    Vendredi 19 février 2021 par Martin de Kerimel
    Enquête

    Des nouvelles de la nuit grenobloise

    Mardi 16 février 2021 par Hugo Verit
    Danse

    Cinq minutes en attendant

    Mercredi 17 février 2021 par Martin de Kerimel
  • Ecrans
    • Trouvez une séance à GRENOBLE
    • Films à l'affiche
    • Salles de cinéma
    • Critiques cinéma
    Télé

    Petits écrans et hautes montagnes

    Dimanche 28 février 2021 par Martin de Kerimel
    ECRANS

    Cinémas et festivals : en attendant la reprise (et le printemps)

    Lundi 8 février 2021 par Vincent Raymond
    Web-série

    La compagnie Bardanes passe des planches aux écrans

    Mercredi 3 février 2021 par Sandy Plas
  • Arts
    • Trouvez une expo à GRENOBLE
    • Expositions à l'affiche aujourd'hui
    • Prochaines expositions
    • Votre Week-End
    ARTS

    Trente sur trente

    Lundi 1 mars 2021 par Benjamin Bardinet
    Exposition

    Morandi en (future) prolongation

    Mardi 2 mars 2021 par Martin de Kerimel
    Musée

    Ouverture programmée chez Champollion !

    Vendredi 26 février 2021 par Martin de Kerimel
  • Scènes
    • Trouvez un spectacle à GRENOBLE
    • Spectacles à l'affiche aujourd'hui
    • Prochains spectacles
    • Votre Week-End
    SCENES

    Émergences "recrute" encore

    Mardi 23 février 2021 par Martin de Kerimel
    Danse

    Rachid Ouramdane en partance vers Chaillot

    Lundi 15 février 2021 par Martin de Kerimel
    SCENES

    En attendant le public... (épisode 2)

    Vendredi 5 février 2021 par La rédaction
  • Musiques
    • Trouvez un concert à GRENOBLE
    • Concerts à l'affiche aujourd'hui
    • Prochains concerts
    • Votre Week-End
    MUSIQUES

    Eptagon, à la croisée des genres

    Mercredi 3 mars 2021 par Damien Grimbert
    Spectacles en ligne

    La Source s'écoule toujours

    Mercredi 17 février 2021 par Stéphane Duchêne
    Cuvée grenobloise

    Du classique... et du nouveau !

    Lundi 8 février 2021 par Martin de Kerimel
  • Connaître
    • Animations à l'affiche aujourd'hui
    • Prochaines animations
    • Votre Week-End
    BANDE DESSINÉE

    Efix, le type à la typo

    Dimanche 7 février 2021 par Vincent Raymond
    CONNAITRE

    Art à emporter

    Jeudi 4 février 2021 par Benjamin Bardinet
    Mémoire

    Le Musée de la Résistance espère des dons

    Samedi 30 janvier 2021 par Martin de Kerimel
  • Guide Urbain
    GUIDE URBAIN

    Boire et déboires des micro-brasseurs grenoblois

    Jeudi 25 février 2021 par Jérémy Tronc
    GUIDE URBAIN

    Le Ptit Labo embouteillé

    Mardi 9 février 2021 par Martin de Kerimel
    GUIDE URBAIN

    Une boutique de bon augure

    Mercredi 24 février 2021 par Jérémy Tronc
    GUIDE URBAIN

    ÃLUCIa : l’art de la lumière

    Mardi 16 février 2021 par Martin de Kerimel
  • Escapades
  • Terrasses
  • Vidéos
  • PLUS +
    • Terrasses
    • Vidéos
    • Guide Urbain
    • Dossiers
    • Concours
    • Patrimoine
ECRANS

Éric Judor : « Aborder ce métier était jusqu'à présent toujours une joie ; là, j'étais le Schtroumpf triste »

Pour son premier long métrage "Roulez jeunesse" (en salle le mercredi 25 juillet), Julien Guetta a osé demandé à Éric Judor de changer de registre. Cela tombe bien : celui-ci voulait glisser vers un format plus dramatique. Rencontre en deux temps et à deux voix.

ECRANS

Éric Judor : « Aborder ce métier était jusqu'à présent toujours une joie ; là, j'étais le Schtroumpf triste »

Pour son premier long métrage "Roulez jeunesse" (en salle le mercredi 25 juillet), Julien Guetta a osé demandé à Éric Judor de changer de registre. Cela tombe bien : celui-ci voulait glisser vers un format plus dramatique. Rencontre en deux temps et à deux voix.

Éric Judor : « Aborder ce métier était jusqu'à présent toujours une joie ; là, j'étais le Schtroumpf triste »

par Vincent Raymond

Lundi 16 juillet 2018
1702
LECTURES

par Vincent Raymond

Lundi 16 juillet 2018
1702
LECTURES

Julien, votre film Roulez jeunesse​ flirte avec la comédie italienne et la comédie à l’anglaise…

Julien Guetta : C’était une des ambitions, clairement. Comme de choisir Éric, qui fait beaucoup de comédies, pour l’emmener vers quelque chose d’autre, dans quelque chose de plus singulier qu’on n’a pas forcément l’habitude de voir en France.

J’ai une très grande admiration pour Éric. C’est un acteur très technique, quelqu’un de très professionnel qui gère la comédie – c’est hyper agréable quand on est réalisateur – et même le drame. Et il est aussi réalisateur…

D’où vient ce personnage d’Alex, l’adulte un peu enfant qu’il interprète ? 

JG : Je pense que j’étais comme ça quand j’ai commencé à écrire. Et que je n’aimais pas trop cette figure – c’est pour ça que je ne trouve pas le personnage complètement irresponsable non plus. C’est un bon gars maladroit, un mec trop gentil, qui sait quand même se démerder avec la vie. Et puis, j’ai eu un fils pendant l’écriture du film, ça a modifié aussi mon point de vue.

à lire aussi

"Roulez jeunesse" : (bon) père de dépannage

ECRANS le Lundi 16 juillet 2018 | par Vincent Raymond


Avez-vous profité des capacités d’improvisation d’Éric Judor ?

JG : Mon idée était d’en profiter sans me faire dépasser par son personnage. Parfois, je me faisais plaisir : il est tellement drôle. Mais il en était conscient et me disait : ne me fais pas aller trop loin, soyons vigilants, essayons d’aller ailleurs.

À quel moment avez-vous eu la certitude qu’il incarnerait Alex ? 

JG : Ça s’est fait en plusieurs étapes. Au début, je ne pensais pas à Éric, mais à d’autres quadragénaires français comme Romain Duris. J’aime beaucoup, hein, mais pour un premier film, ça manquait un peu d’originalité. Et un jour, je marchais en bas de chez moi place Clichy et je tombe sur Éric, je me retourne et me dis qu’il ne serait pas mal.

On lui a envoyé le scénario et il a tout de suite aimé, on s’est appelés, on s’est rencontrés. Vu qu’il était hyper occupé, il a fallu attendre qu’il soit dispo, mais le jour où on savait que c’était lui… Et d’ailleurs le voici qui arrive… le hasard…

Éric, c’est le côté sérieux ce personnage qui vous a séduit ? 

Éric Judor : Disons que j’allais sur un terrain complètement nouveau. Je connais plutôt bien celui de la comédie, je sais plutôt bien cacher mes émotions et jouer sur l’immédiat. Mais j’avais envie d’inconnu ; j’attendais un scénario qui m’amène doucement vers la comédie. Et celui Julien était de la comédie qui se délite au fur et à mesure, qui dégénère par paliers en drame. Je n’aurais sûrement pas été capable d’y aller froidement.

On y est allés doucement, en lâchant les mains comme quand on apprend à marcher. Sans tout dévoiler, il y a une scène un peu costaud dont je n’ai pas l’habitude, où je montre quelque chose d’autre que la surface…

Comment arrive-t-on à se convaincre qu’on est capable d’un autre registre ? 

EJ : Nous, les comédiens, avons tous un petit diapason qui nous dit si l’on est juste, mauvais ou très mauvais. Et là j’avais l’impression d’être au diapason car j’ai très peu fabriqué. Pour le reste… eh bien il faut demander aux autres. 

Pourtant, cela fait un certain temps que vous vous essayez à d’autres registres…

EJ : Depuis Platane, j’essaye d’être dans la vraie vie. Moins absurde, jouer des situations plus réelles, détourner la comédie vers le réel. Ça m’apprend forcément à être vrai. Mais c’est une chose d’être vrai, c’en est une autre de montrer son intimité. Et d’être très intime. Là, j’ai montré des choses que je ne montre qu’à ma famille jusqu’à présent. Et encore, pas à tous.

Et qu’avez-vous ressenti ? 

EJ : Oh, c’est un mini viol, hein (rires). Je ne comprends pas les acteurs et actrices qui vont à fond dans ce registre – à moins d’être extrêmement technique et de fabriquer de manière très performante au point que cela ne transparaisse pas, que ça paraisse très vrai et poignant. Moi, je ne sais pas faire ça. Si je dois y aller, j’y vais, et ça me perturbe pour longtemps. C’est une souffrance pour moi.

Cela vous gêne-t-il ? 

EJ : Ah non enfin j’ai l’impression de l’avoir fait, mais ça m’a mis dans un endroit un peu dégueulasse. C’est dur. Pour moi, aborder ce métier était jusqu’à présent toujours une joie, et j’y allais la fleur au fusil en chantant. Là, j’étais le Schtroumpf triste.

Mais ça ne m’a pas vraiment surpris : les films qui m’ont touché, les séquences fortes que j’ai vues, je me dis que ces acteurs y ont laissé quelque chose. Pour avoir un petit peu effleuré ces moments là dans Platane où j’ai des moments mélancoliques, je me suis dit qu’y aller à fond risquait de me perturber à un moment.

Qu’est-ce qui fait que l’accident est aussi présent dans votre carrière ? 

EJ : Très bonne question ! Le beau ne sort que d’accidents heureux ! Et je pense que ce ne sont que les sorties de route qui nous font découvrir d’autres trucs. Je vous citerai Cars : il ne se retrouve que quand il sort de la route et qu’il va dans ce petit village d’Arizona (rires).

Je pense que l’accident est important, à beaucoup de points de vue. Pour se connaître, pour être face à l’épreuve. Pour se retrouver seul. Pour pleins de choses. Pour se reconstruire, changer de voie...

Le scénario donne l’impression d’avoir été écrit pour vous aujourd’hui, ce qui est un luxe et un privilège. Pensez-vous avoir été particulièrement chanceux dans votre carrière ? 

EJ : Euh… Ouais (rires). Sans hésiter, extrêmement. En vrai. Ça va être horrible ce que je vais raconter sur moi, mais ma mère m’a rappelé qu’une fois en rentrant de Roland-Garros, j’avais 14 ans, je lui avait dit que c’était fou que les gens à côté de moi dans le RER ne sachent même pas qu’ils étaient assis à côté d’Éric Judor ! Pour moi, c’était sûr que j’allais devenir quelqu’un, un tennisman – non mais whaou la grosse tête du gars, quoi, à 14 piges !

Sinon, j’ai eu énormément de chance et oui j’ai fait toujours ce que j’ai voulu. Même si des fois la carrière marchait moins bien j’ai quand même fait tous les projets que j’ai voulu faire.

Et comment avez-vous vécu cette popularité ?

EJ : Et d’une je ne suis pas Michael Jackson, et de deux on s’y fait. On apprend à vivre avec. Je vis bien avec depuis plus de 20 ans maintenant. Je suis pas malheureux quand je suis à l’étranger et que personne ne me connaît, je suis pas malheureux non plus quand je vais à Paris et que les gens me demandent des photos.

Ça me fait plaisir. Ça fait partie de ma vie. Avicci vivait ça très mal ! Mais je ne suis pas à ce niveau-là de notoriété. Je suis juste en dessous du radar, je pense. Je peux encore dire des conneries sans que ça parte dans des proportions énormes. Je le suis juste assez pour que les gens viennent avec des projets.

Cela peut en intéresser davantage puisque vous changez de registre … 

EJ : Merde… Ça y est la carrière décolle ? (rires). Non mais je suis très curieux de voir ce qui va se passer avec ce film.

Ce crédit que vous avez vous permet-il de faire un nouveau film en tant que réalisateur ?

EJ : Là je suis en pleine écriture de la saison 3 de Platane, donc ça me prend beaucoup de temps et j’ai envie de faire un Late Show. Sur Canal.

Vous avez une garantie de liberté totale ? 

EJ : Bah oui, c’est eux qui sont venus me chercher pour faire la saison 3 … Ils viennent me voir, ils savent le ton qu’il y aura. Il n’y a pas de tensions.

Comment faites-vous pour écrire ? 

EJ : Oh, Il n’y a pas de secret. On peut écrire sur des terrasses de café… Mais si on veut vraiment avancer, faut s’y mettre : dans un bureau, avec un ordi et avoir un rythme de travail régulier. Les idées ne tombent pas du ciel. 

À quand un nouveau film avec Ramzy ? 

EJ : Déjà, il apparaît dans la saison 3. Et le Late Show c’est avec lui. C’est fou à quel point on est fusionnel. C’est horrible : j’ai un jumeau plus jeune. On ne se voit que dans le taf,  ce qui fait que quand on se voit, ça explose direct.

Au fait, pourquoi Roulez jeunesse sort-il le 25 juillet ?

EJ : C’est mon anniversaire !

Julien, votre film Roulez jeunesse​ flirte avec la comédie italienne et la comédie à l’anglaise…

Julien Guetta : C’était une des ambitions, clairement. Comme de choisir Éric, qui fait beaucoup de comédies, pour l’emmener vers quelque chose d’autre, dans quelque chose de plus singulier qu’on n’a pas forcément l’habitude de voir en France.

J’ai une très grande admiration pour Éric. C’est un acteur très technique, quelqu’un de très professionnel qui gère la comédie – c’est hyper agréable quand on est réalisateur – et même le drame. Et il est aussi réalisateur…

D’où vient ce personnage d’Alex, l’adulte un peu enfant qu’il interprète ? 

JG : Je pense que j’étais comme ça quand j’ai commencé à écrire. Et que je n’aimais pas trop cette figure – c’est pour ça que je ne trouve pas le personnage complètement irresponsable non plus. C’est un bon gars maladroit, un mec trop gentil, qui sait quand même se démerder avec la vie. Et puis, j’ai eu un fils pendant l’écriture du film, ça a modifié aussi mon point de vue.

à lire aussi

"Roulez jeunesse" : (bon) père de dépannage

ECRANS le Lundi 16 juillet 2018 | par Vincent Raymond


Avez-vous profité des capacités d’improvisation d’Éric Judor ?

JG : Mon idée était d’en profiter sans me faire dépasser par son personnage. Parfois, je me faisais plaisir : il est tellement drôle. Mais il en était conscient et me disait : ne me fais pas aller trop loin, soyons vigilants, essayons d’aller ailleurs.

À quel moment avez-vous eu la certitude qu’il incarnerait Alex ? 

JG : Ça s’est fait en plusieurs étapes. Au début, je ne pensais pas à Éric, mais à d’autres quadragénaires français comme Romain Duris. J’aime beaucoup, hein, mais pour un premier film, ça manquait un peu d’originalité. Et un jour, je marchais en bas de chez moi place Clichy et je tombe sur Éric, je me retourne et me dis qu’il ne serait pas mal.

On lui a envoyé le scénario et il a tout de suite aimé, on s’est appelés, on s’est rencontrés. Vu qu’il était hyper occupé, il a fallu attendre qu’il soit dispo, mais le jour où on savait que c’était lui… Et d’ailleurs le voici qui arrive… le hasard…

Éric, c’est le côté sérieux ce personnage qui vous a séduit ? 

Éric Judor : Disons que j’allais sur un terrain complètement nouveau. Je connais plutôt bien celui de la comédie, je sais plutôt bien cacher mes émotions et jouer sur l’immédiat. Mais j’avais envie d’inconnu ; j’attendais un scénario qui m’amène doucement vers la comédie. Et celui Julien était de la comédie qui se délite au fur et à mesure, qui dégénère par paliers en drame. Je n’aurais sûrement pas été capable d’y aller froidement.

On y est allés doucement, en lâchant les mains comme quand on apprend à marcher. Sans tout dévoiler, il y a une scène un peu costaud dont je n’ai pas l’habitude, où je montre quelque chose d’autre que la surface…

Comment arrive-t-on à se convaincre qu’on est capable d’un autre registre ? 

EJ : Nous, les comédiens, avons tous un petit diapason qui nous dit si l’on est juste, mauvais ou très mauvais. Et là j’avais l’impression d’être au diapason car j’ai très peu fabriqué. Pour le reste… eh bien il faut demander aux autres. 

Pourtant, cela fait un certain temps que vous vous essayez à d’autres registres…

EJ : Depuis Platane, j’essaye d’être dans la vraie vie. Moins absurde, jouer des situations plus réelles, détourner la comédie vers le réel. Ça m’apprend forcément à être vrai. Mais c’est une chose d’être vrai, c’en est une autre de montrer son intimité. Et d’être très intime. Là, j’ai montré des choses que je ne montre qu’à ma famille jusqu’à présent. Et encore, pas à tous.

Et qu’avez-vous ressenti ? 

EJ : Oh, c’est un mini viol, hein (rires). Je ne comprends pas les acteurs et actrices qui vont à fond dans ce registre – à moins d’être extrêmement technique et de fabriquer de manière très performante au point que cela ne transparaisse pas, que ça paraisse très vrai et poignant. Moi, je ne sais pas faire ça. Si je dois y aller, j’y vais, et ça me perturbe pour longtemps. C’est une souffrance pour moi.

Cela vous gêne-t-il ? 

EJ : Ah non enfin j’ai l’impression de l’avoir fait, mais ça m’a mis dans un endroit un peu dégueulasse. C’est dur. Pour moi, aborder ce métier était jusqu’à présent toujours une joie, et j’y allais la fleur au fusil en chantant. Là, j’étais le Schtroumpf triste.

Mais ça ne m’a pas vraiment surpris : les films qui m’ont touché, les séquences fortes que j’ai vues, je me dis que ces acteurs y ont laissé quelque chose. Pour avoir un petit peu effleuré ces moments là dans Platane où j’ai des moments mélancoliques, je me suis dit qu’y aller à fond risquait de me perturber à un moment.

Qu’est-ce qui fait que l’accident est aussi présent dans votre carrière ? 

EJ : Très bonne question ! Le beau ne sort que d’accidents heureux ! Et je pense que ce ne sont que les sorties de route qui nous font découvrir d’autres trucs. Je vous citerai Cars : il ne se retrouve que quand il sort de la route et qu’il va dans ce petit village d’Arizona (rires).

Je pense que l’accident est important, à beaucoup de points de vue. Pour se connaître, pour être face à l’épreuve. Pour se retrouver seul. Pour pleins de choses. Pour se reconstruire, changer de voie...

Le scénario donne l’impression d’avoir été écrit pour vous aujourd’hui, ce qui est un luxe et un privilège. Pensez-vous avoir été particulièrement chanceux dans votre carrière ? 

EJ : Euh… Ouais (rires). Sans hésiter, extrêmement. En vrai. Ça va être horrible ce que je vais raconter sur moi, mais ma mère m’a rappelé qu’une fois en rentrant de Roland-Garros, j’avais 14 ans, je lui avait dit que c’était fou que les gens à côté de moi dans le RER ne sachent même pas qu’ils étaient assis à côté d’Éric Judor ! Pour moi, c’était sûr que j’allais devenir quelqu’un, un tennisman – non mais whaou la grosse tête du gars, quoi, à 14 piges !

Sinon, j’ai eu énormément de chance et oui j’ai fait toujours ce que j’ai voulu. Même si des fois la carrière marchait moins bien j’ai quand même fait tous les projets que j’ai voulu faire.

Et comment avez-vous vécu cette popularité ?

EJ : Et d’une je ne suis pas Michael Jackson, et de deux on s’y fait. On apprend à vivre avec. Je vis bien avec depuis plus de 20 ans maintenant. Je suis pas malheureux quand je suis à l’étranger et que personne ne me connaît, je suis pas malheureux non plus quand je vais à Paris et que les gens me demandent des photos.

Ça me fait plaisir. Ça fait partie de ma vie. Avicci vivait ça très mal ! Mais je ne suis pas à ce niveau-là de notoriété. Je suis juste en dessous du radar, je pense. Je peux encore dire des conneries sans que ça parte dans des proportions énormes. Je le suis juste assez pour que les gens viennent avec des projets.

Cela peut en intéresser davantage puisque vous changez de registre … 

EJ : Merde… Ça y est la carrière décolle ? (rires). Non mais je suis très curieux de voir ce qui va se passer avec ce film.

Ce crédit que vous avez vous permet-il de faire un nouveau film en tant que réalisateur ?

EJ : Là je suis en pleine écriture de la saison 3 de Platane, donc ça me prend beaucoup de temps et j’ai envie de faire un Late Show. Sur Canal.

Vous avez une garantie de liberté totale ? 

EJ : Bah oui, c’est eux qui sont venus me chercher pour faire la saison 3 … Ils viennent me voir, ils savent le ton qu’il y aura. Il n’y a pas de tensions.

Comment faites-vous pour écrire ? 

EJ : Oh, Il n’y a pas de secret. On peut écrire sur des terrasses de café… Mais si on veut vraiment avancer, faut s’y mettre : dans un bureau, avec un ordi et avoir un rythme de travail régulier. Les idées ne tombent pas du ciel. 

À quand un nouveau film avec Ramzy ? 

EJ : Déjà, il apparaît dans la saison 3. Et le Late Show c’est avec lui. C’est fou à quel point on est fusionnel. C’est horrible : j’ai un jumeau plus jeune. On ne se voit que dans le taf,  ce qui fait que quand on se voit, ça explose direct.

Au fait, pourquoi Roulez jeunesse sort-il le 25 juillet ?

EJ : C’est mon anniversaire !

Crédit Photo : Céline Nieszawer


Roulez jeunesse Roulez jeunesse

Roulez jeunesse

De Julien Guetta (Fr, 1h24) avec Eric Judor, Laure Calamy...

De Julien Guetta (Fr, 1h24) avec Eric Judor, Laure Calamy...

voir la fiche du film

Alex, 43 ans, est dépanneur automobile dans le garage que dirige d'une main de fer sa mère. Un jour, il dépanne une jeune femme et passe la nuit chez elle, mais au petit matin elle a disparu lui laissant sur les bras trois enfants.

voir la fiche du film

Partager Twitter

pour aller plus loin

"Roulez jeunesse" : (bon) père de dépannage

ECRANS par Vincent Raymond le Lundi 16 juillet 2018 | de Julien Guetta (Fr, 1h24) avec Éric Judor, Laure Calamy, Brigitte Roüan… (...)

Caroline à Grenoble

Avant-première par Vincent Raymond le Mardi 8 septembre 2020 | Si le festival de Cannes avait eu lieu en mai comme il se doit, on aurait vu Patrick, l’un des protagonistes du nouveau film de Caroline Vignal (...)

"Seules Les Bêtes" : col de la Croix mourant

Cinema par Vincent Raymond le Mardi 3 décembre 2019 | De Dominik Moll (Fr.-All., 1h57) avec Denis Ménochet, Laure Calamy, Valeria Bruni Tedeschi… (...)

"Nos batailles" : soudain, Romain Duris

ECRANS par Vincent Raymond le Mardi 2 octobre 2018 | de Guillaume Senez (Fr-Bel, 1h38) avec Romain Duris, Laetitia Dosch, Laure Calamy… (...)

"Joueurs" : (petite) maîtresse-carte

ECRANS par Vincent Raymond le Mardi 3 juillet 2018 | de Marie Monge (Fr, 1h45) avec Tahar Rahim, Stacy Martin, Karim Leklou… (...)

"Ava" : et Noée Abita creva l’écran

ECRANS par Vincent Raymond le Mardi 20 juin 2017 | Dernier été pour les yeux d’Ava, ado condamnée à la cécité s’affranchissant des interdits ; et premiers regards sur le cinéma de Léa Mysius (coscénariste des "Fantômes (...)

La Tour 2 Contrôle Infernale

ECRANS par Vincent Raymond le Mardi 9 février 2016 | De et avec Éric Judor (Fr., 1h31) avec Ramzy Bedia, Marina Foïs, Serge Riaboukine... (...)

"Les Combattants" : les Beaux gosses font l’armée

ECRANS par Christophe Chabert le Mardi 19 août 2014 | Pour son premier long-métrage, Thomas Cailley a trouvé la formule magique d’une comédie adolescente parfaite, dont l’humour est en prise directe avec la (...)

"Wrong cops" : surréalistement vôtre

ECRANS par Christophe Chabert le Mardi 18 mars 2014 | Avoir une double vie, de nos jours, n’a rien d’extraordinaire. Et si, avant, on trompait sa femme / son mari, c’est surtout la routine que l’on (...)

Infinie solitude

ECRANS par Aurélien Martinez le Jeudi 16 août 2012 | Véritable rock-star du théâtre de ces dernières années, le metteur en scène Vincent Macaigne retrouve le cinéma en tant que simple comédien avec "Un monde sans (...)

  • Tags
  •   Roulez+jeunesse
  •   Julien+Guetta
  •   Eric+Judor
  •   Laure+Calamy
  •   Brigitte+Rouan
Article précédent

Patricia Mazuy : « L’idée, avec John Cale, était de faire une musique qui rentre dans la tête de la folie »

Article précédent

Patricia Mazuy : « L’idée, avec John Cale, était de faire une musique qui rentre dans la tête de la folie »

Article suivant

"Because it dissolves in water" : et voici les bricolages conceptuels de Wilfrid Almendra

Article suivant

"Because it dissolves in water" : et voici les bricolages conceptuels de Wilfrid Almendra

 

Cinéma

trouvez une séance près de chez vous

je lance ma recherche !

BONS PLANS & CONCOURS

Gagnez des places de cinéma, de concerts, et des invitations aux spectacles

Tentez votre chance

Recherchez un article

Search for:

LE FILMf DE LA SEMAINE

Sous les étoiles de Paris

De Claus Drexel (Fr, 1h30) avec Catherine Frot, Mahamadou Yaffa, Jean-Henri Compère

Depuis de nombreuses années, Christine vit sous un pont, isolée de toute famille et amis. Par une nuit comme il n’en existe que dans les contes, un jeune garçon de 8 ans fait irruption devant son abri. Suli ne parle pas français, il est perdu, séparé de sa mère… Ensemble, ils partent à sa recherche. A travers les rues de Paris, Christine et Suli vont apprendre à se connaître et à s’apprivoiser. Et Christine à retrouver une humanité qu’elle croyait disparue.

Voir les salles et horaires du film

Petit Bulletin


Edité à 35 000 exemplaires à Grenoble le Petit Bulletin est distribué gratuitement et en libre service tous les mercredis dans 1 000 points.
Le Petit Bulletin est édité par le Groupe Unagi.



Lisez le n°1169 en PDF
VOIR NOS ARCHIVES


Lisez le Panorama en PDF

Liens Utiles

  • Qui sommes nous ?
    Envoyez un programme
    Archives du journal
    Diffusion
    Recrutement
    Coordonnées
    Publicité
    Articles partenaires

Partenaires

  • Groupe Unagi
    Spot
    Hétéroclite
    Les Idées Restos
    Cours et Stages à grenoble
    Diffusion Active
    Agence Tintamarre
    IF

Contact

  • Le Petit Bulletin 12 , rue Ampère
    38 000 Grenoble
    Tel : 04 76 84 44 60
    Fax : 04 76 21 25 11
    Tous les contacts sur cette page
Copyright Le Petit Bulletin 2021 | Tous droits réservés.

Articles : Dossiers | Concours | Entretiens et portraits | News | Critiques cinéma | Vidéos

Agenda films : à l'affiche aujourd'hui | Sorties de la semaine | Sorties de la semaine prochaine | Tous les films | Festivals | Salles de cinéma