"Never-Ending Man : Hayao Miyazaki" : demain, j'arrête (ou pas)

Never-Ending Man : Hayao Miyazaki
De Kaku Arakawa (Jap, 1h10) avec Hayao Miyazaki, Toshio Suzuki...

de Kaku Arakawa (Jap, 1h12) documentaire

En 2013, après plusieurs faux-départs, le cinéaste Hayao Miyazaki effectue l’annonce solennelle de sa retraite définitive. Peu dupe, le réalisateur Kaku Arakawa entreprend de le suivre et enregistre son incapacité à demeurer inactif : le fondateur des studios Ghibli se remet rapidement au travail…

D’une insolente brièveté, ce documentaire tourné au plus près de Miyazaki (parfois sous son nez pendant qu’il déguste son bol de ramen) possède de nombreuses vertus. Dont celle de nous immiscer dans l’intimité du père de Totoro, révélant ses habitudes et ses manies (le port de la blouse, les cigarettes, les tressautements de jambes machinaux) d’un über perfectionniste conscient d’avoir, à l’instar d’un Cronos, dévoré ses enfants par crainte qu’ils lui succèdent. On pourrait croire qu’il s’agit d’une charge contre un vieux maître reclus dans son égotisme et la certitude de son indépassable excellence ; or justement, Miyazaki ne cesse de s’ouvrir à la nouveauté (ici, à la 3D) et à la jeunesse. Et quand il ose avouer vouloir réaliser dans un premier temps un nouveau court-métrage, Boro la chenille, c’est (aussi) pour goûter à cette technique.

Rude à la tâche et éternel insatisfait, Miyazaki ne cesse de montrer la supériorité du dessin sur le numérique, notamment à de petits start-upers venus lui vanter un logiciel capable à terme de dessiner sans humains. Le vieux maître leur adresse une réponse philosophe (et néanmoins cassante) qui est une leçon pour tous ceux pensant que l’art peut se réduire à une modélisation et des algorithmes. Elle explique aussi pourquoi, jusqu’au bout, retraité ou pas, Hayao ne pourra jamais s’empêcher de créer…

Sortie le 2 janvier

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