Zoom sur le cinéma africain

Il y a encore une grosse décennie, la perspective de consacrer une pleine semaine à la production africaine, c’est-à-dire à la fois méditerranéenne et subsaharienne, relevait encore de la douce utopie : économies et structures cinématographiques autochtones à l’agonie, manque d’intérêt des pays du nord (voire des publics locaux), absence de lieux de diffusion… La systématisation du numérique dans la chaîne, l’émergence d’auteurs, ainsi que le bon accueil réservé à leurs œuvres dans tous les festivals internationaux, ont alimenté un cercle vertueux. Cela sans parler de l’Everest industriel que constitue Nollywood.

Pour rendre compte de la vivacité foisonnante des cinémas africains, Mon Ciné compose donc ce bien utile florilège. Au total, 20 films récents – le plus "ancien" étant Daratt de Mahamat-Saleh Haroun (2006, c’est dire !) – piochés dans l’actualité (Atlantique de Matti Diop, Le Miracle du Saint Inconnu de Alaa Eddine Aljem…) et dessinant un singulier paysage du continent puisque la plupart des séances sont accompagnées par des associations partenaires.

Parmi les inédits débusqués pour cette manifestation, on notera Pas d’or pour Kalsaka de Michel K. Zongo traitant du mirage de l’exploitation de l’or au Burkina-Faso, mais aussi la comédie de mariage arrangé Porto Farina de Ibrahim Letaief ou encore le documentaire Au temps où les Arabes dansaient de Jawad Rhalib, primé au Fespaco. Et quelques avant-premières, au nombre desquelles Le Père de Nafi de Mamadou Dia (meilleur premier long métrage à Locarno), Abou Leila d'Amin Sidi-Boumedine (tout droit venu de la Semaine de la Critique), 143 rue du Désert qui a valu à Hassen Ferhani le prix du meilleur réalisateur émergent à Locarno ou enfin Un fils de Mehdi M. Barsaoui grâce auquel le local de l’étape Sami Bouajila a remporté le trophée Orizzonti du meilleur interprète à la Mostra.

Rendez-vous des cinémas d'Afrique
À Mon Ciné (Saint-Martin-d’Hères) du mercredi 12 au mardi 18 février