Comment certains vivent

Expo / Durant les travaux de rénovation de son bâtiment, le Magasin s’installe juste en face et propose jusqu’en juillet une programmation mensuelle éclectique dans son nouvel espace et chez ses partenaires (musée dauphinois, géo-charles, fnac). Pour l’inaugurer, le Cnac y présente New Gravity de Annika Larsson, une vidéo où la jeune artiste suédoise met en scène sa vision d’un instantané de la société. VeV

Depuis vos débuts, vous utilisez uniquement la vidéo pour vous exprimer. Pouvez-vous nous dire ce qui a vous a conduit à travailler exclusivement ce médium ?Il y avait beaucoup de caméras à l’école d’art où j’ai étudié, c’est donc naturellement vers ce médium que je me suis tournée. Et puis la vidéo est proche de la photo, mais permet d’animer cette image fixe. Quand on voit New gravity, la vidéo actuellement présentée au Magasin d’en face, on ne peut s’empêcher de penser au travail de Rineke Dijkstra…Je ne suis pas très familière de son travail. Je ne pense pas que l’on puisse réellement comparer nos travaux. Je ne fais pas de portraits photos. En fait je ne fais jamais de portraits. Je ne m’attache pas aux gens que je filme. Ils sont là pour les besoins de la scène que je crée. Ce ne sont pas les acteurs que j’utilise dans mes films mais leurs attitudes, leurs vêtements. Pour moi il ne s’agit pas de les révéler mais de les diriger pour obtenir l’effet que je veux, un peu comme si je créais une animation. On constate d’ailleurs très bien ce principe de mise en scène, est-il important pour vous dans votre rapport à la réalité ?New Gravity se rapporte à ces jeunes américains fans de jeux vidéos qui ont un côté middle class, middle life, des jeunes qui se fondent partout, qui seraient presque interchangeables. Leur esthétique me fascine. Alors qu’il y a quelques années, on les considérait comme des losers, aujourd’hui leur statut a changé. J’ai essayé de comprendre tout cela en m’immisçant dans leur réalité, en la recréant, tout du moins ce que j’en percevais. J’ai essayé d’objectiver tout cela.Est-ce cette recréation d’une réalité qui vous conduit à y inclure des éléments de réalité virtuelle ?Les possibilités de l’informatique me fascinent, même si je ne suis pas une grande fan des effets spéciaux. Là ce qui m’intéressait, c’était la possibilité de créer un être virtuel proche de l’humain, mais dont on voit quand même la facticité. Et puis tout devient possible avec la réalité virtuelle, elle accentue le côté ambigu de la vidéo. On ressent effectivement une atmosphère très particulière,quelque chose d’assez flottant. L’attitude des garçons que vous filmez y est pour beaucoup. On ne voit plus cette importance du regard qu’il y a dans vos autres travaux, pourquoi ?Dans mes précédents travaux, les personnages se regardaient entre eux, et moi-même j’apportais beaucoup d’importance au regard que je portais sur eux. Aujourd’hui, cette mise en situation me fatigue un peu. Ici, l’idée était de reproduire le sentiment d’abstraction que procurent ces garçons. Cela passait forcément par ce jeu des regards qui ne se fixe pas. Cela contribue beaucoup au ressenti du film.La musique aussi contribue beaucoup à ce ressenti…Le chanteur qui apparaît est mon ami, Tobias Bernstrup. Je suis une grande fan de sa musique, et nous collaborons depuis longtemps ensemble. C’est d’ailleurs par lui que m’est venue l’idée de ce film. Je suis allé voir une de ses performances, et dans la salle, il y avait exactement le même type de public que dans la vidéo.New gravity de Annika Larsson au Magasin d’en face jusqu’au 25 février

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