Brouillons d'artistes

La salle est blanche et ne bénéficie d’aucune forme de charme ; aseptisée et même froide, elle remplit pourtant une honorable mission : montrer sans les abimer les dessins de la collection de Lucien Mainssieux, le peintre dont le musée porte le nom. Un tout éclectique à l’extrême, au sein duquel se côtoient épreuves au crayon de Voiron et ses alentours (pour le folklore), des copies légèrement ridicules faites par Mainssieux des dessins en sa possession (témoignant quant à elles du processus d’imitation apparemment cher au peintre), et quelques jolies perles d’artistes fameux qu’il vaut vraiment la peine de découvrir… La Femme nue de dos, démonstration au fusain de la sensualité un brin introvertie de Degas, ou bien encore le Portrait de May Belfort, l’un des nombreux peints par Toulouse-Lautrec, alors fasciné par cette chanteuse au succès « aussi fulgurant qu’éphémère ». Une peinture à l’huile inspirée des estampes japonaises, entre le dessin et l’affiche, au mouvement généreux et aux couleurs célébrant la féminité et le mystère du personnage : lèvres vermillon, chat noir serré contre elle dont la queue dessine une volute sur sa robe rouge. Il serait soit dit en passant dommage d’entrer dans ce musée sans aller jeter un œil à L’Epave dans la collection permanente, un tableau de Gustave Courbet saisissant, une ruine naufragée à la délicieuse mélancolie…
Laetitia Giry

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