Sous la tempête

Lina Jabbour

Le VOG

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Dessins et fresques murales parent les murs du Vog d’une apparente douceur. Apparente, car l’univers de Lina Jabbour s’avère plus cruel et lucide au second qu’au premier regard. Et c’est pour cela qu’il nous intéresse… Laetitia Giry

Artiste française, originaire du Liban et résidant à Marseille, Lina Jabbour a longtemps exploré les thèmes de l’errance et du voyage dans ses méditations artistiques. Ses dernières créations présentées ici montrent le décalage de son attention sur l’angoisse dite écologique des ravages du nucléaire, sur les catastrophes plus ou moins naturelles qui trônent au-dessus de nos têtes comme une tranchante épée de Damoclès... Enrobée dans un cocon agréable à l’œil, cette angoisse n’en est que plus surprenante. Ainsi du triptyque Tempête orange, constitué de plusieurs couches de crayon de couleur, de plusieurs strates appliquées avec patience et minutie sur le papier, il enveloppe le regard de vagues d’un orangé chaud et tremblant. Le dessin effectué au préalable se voit recouvert de ce doucereux et dangereux nimbe : voitures et palmiers sont rendus fantomatiques, ils deviennent des silhouettes vulnérables, soumises au voile brûlant d’un crépuscule apocalyptique.

Et puis plus rien

L’impétueuse tempête sablonneuse laisse place aux hésitations de la série Castle bravo. Neuf dessins, qui illustrent bien ce que l’artiste pense de cette pratique : « le dessin est un espace mental et expérimental ». Rayures horizontales sur papier calque représentent des palmiers courbés sous le fouet d'un vent provoqué par une explosion atomique. Suivant le sens dans lequel on lit la série, ces palmiers peuvent disparaitre un peu plus à chaque étape, leur effacement se concrétisant à mesure que s’épaississent les rayures. Ou bien l’on peut contrer cette fatalité et considérer que l’image d’encéphalogramme plat des rayures pleines et régulières est celle du début, pour voir apparaître le motif dans le rétrécissement progressif des lignes. On reviendrait ainsi à une certaine genèse du dessin en train de se créer, retrouvant par là même le souffle d’espoir que la peur et la destruction balaient d’un trait. Comme un combat entre la puissance créatrice et la fragile réalité.

Nuages de poussière - Lina Jabbour, au Vog jusqu’au 23 février

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