David Poullard : signes extérieurs de ludisme

Les mots les plus simples, comme ceux, courants, qui servent à nous repérer dans le temps (le jour et la nuit par exemple) ou l'espace (là, ici...), sont des matériaux avec lesquels le designer graphique David Poullard aime s'amuser. Ce que l'exposition que lui consacre l'Espace Vallès, dans le cadre de la manifestation Paysage > Paysages, démontre efficacement, notamment dans la première grande salle où ces mots qui inondent notre espace urbain sont apposés sur des panneaux beaucoup plus colorés que ceux que l'on trouve aux abords des routes, et surtout aux formes moins conventionnelles (certains vont même jusqu'à dégouliner sur le sol). Aux visiteurs de faire avec et, pourquoi pas, de composer leurs propres assemblages, puisque de toute façon aucune direction n'est certaine, comme en témoigne la "signalétique molle" posée au sol – voire même pendue au mur.

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Un côté ludique renforcé à l'étage, où l'on peut alors découvrir au mur des flèches tordues dans tous les sens ; toucher certaines œuvres pour construire ses propres phrases ; et lire des Précis de conjugaisons ordinaires, sous-titrés « tentative d'étirement du français figé » dans lesquels, par thème (la rue, la chanson, l'animal…), l'artiste qui se revendique de l'auteur Georges Perec s'amuse à conjuguer de drôles de verbes comme "trottoir" (je trottois, tu trottois…), "tater Yoyo" (il tata Yoyo, nous tatames Yoyo…) ou le plus grivois "me défoncer le cul" (vous m'eûtes défoncé le cul, elles m'eurent défoncé le cul…). Un travail pour « interroger le proche, le commun » et « se dire que l'ordinaire est plus étonnant qu'il n'y paraît » comme l'écrit David Poullard. Assurément amusant, et peut-être même un peu plus que ça…

Y Ci Où Vers
À l'Espace Vallès (Saint-Martin-d'Hères) jusqu'au samedi 14 avril