Raphaël Bouyer : « J'aime l'idée de percuter directement le spectateur »

Dénaturation

Galerie Marielle Bouchard

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Exposition / Jusqu’au 21 avril, la galerie Marielle Bouchard présente en deux temps les peintures de Raphaël Bouyer. Nous avons rencontré celui qui, du haut de ses 26 ans, nous envoie un signal d’alarme percutant à travers des mises en scène post-apocalyptiques.

Nous avions découvert une de vos toiles lors de la dernière exposition collective de la galerie Marielle Bouchard. Voici maintenant votre exposition personnelle : mais qui êtes-vous Raphaël Bouyer ?

Raphaël Bouyer : Je suis né à Montauban en 1991. Je dessine depuis l’enfance mais c’est à l’âge de 16 ans que j’ai réalisé mes premières peintures. J’ai ensuite obtenu mon bac option arts plastiques, puis entrepris des études en histoire de l’art à l’université de Toulouse. J'ai arrêté trois ans après, ne trouvant pas mon compte dans le milieu enseignant, et depuis 5 ans, j’ai décidé d’être artiste peintre à mon compte. J’expose essentiellement à Paris, même si en 2015, j’ai été sélectionné par le jury d’une galerie parisienne pour l'exposition France/Chine à Chengdu.

Comment définiriez-vous votre style ?

Il était tout d’abord très académique, je réalisais par exemple des natures mortes. Puis j’ai choisi de me lancer dans des peintures plus conceptuelles, très figuratives, réalisées à l’huile mais aussi, dans mes travaux plus récents, au feutre et au marqueur. Progressivement, ma façon de peindre a changé car je me suis inspiré de différentes périodes : l’impressionnisme, les périodes classiques et même, plus récemment, les estampes japonaises nées au XVIIe siècle. J'ai bien sûr été aussi inspiré par quelques artistes contemporains comme Romain Bernini, dont j'admire l'univers, et plus précisément l'atmosphère et les couleurs, ou encore le Britannique David Hockney.

Votre peinture présente des personnages éprouvés par un monde inhumain…

Mes tableaux sont le résultat de mes propres insécurités et de mes questionnements sur les sociétés contemporaines. Dans le monde moderne, il y a beaucoup de choses qui me fascinent et d’autres qui me mettent mal à l’aise et me révoltent. Je retranscris ainsi ce que je vois dans l’actualité, dans les journaux, les enjeux actuels comme le réchauffement climatique ou encore les impacts liés au nucléaire. Dans ma nouvelle série, je traite encore de ces sujets. Je confronte la jungle à une hypermodernité qui prend le dessus sur l’environnement naturel.

Comment représentez-vous ces thématiques dans vos créations ?

La série Ordinary lives met en scène des personnages enfermés dans des combinaisons nucléaires. Je promène ces personnages, prisonniers des erreurs qu’ils ont commises, dans des mondes dans lesquels ils essayent de retrouver leur humanité. On les retrouve par exemple dans des postures où ils méditent ou essayent de sauver un agneau égaré. La série Les Divergents est elle beaucoup plus axée sur l’humain. Ce sont des personnages qui pètent les plombs parce que la société est difficile avec eux. Alors ils se mettent en marge. Sans tomber dans le mélodramatique, c’est à travers une ironie mêlée à une noirceur et de la tendresse que je laisse le spectateur imaginer ce à quoi pourrait ressembler son avenir.

À la vision de ces œuvres, on comprend l’engagement politique qui se cache derrière. La peinture peut-elle entraîner une prise de conscience ?

L’homme peint depuis la nuit des temps et c’est un moyen pour lui de communiquer et d’exprimer son ressenti sur le monde qui l’entoure. Par rapport à la photo, la peinture est impérissable. C’est notamment pourquoi elle influence, incite à agir, contribue à transformer les pratiques et les mentalités. Pour ma part, l’impact que peuvent provoquer mes œuvres passe notamment par les couleurs qui, parce quelles sont criardes et tranchées, soulèvent la révolte. J’aime l’idée de percuter directement le spectateur plutôt que de passer par un concept trop ambigu et compliqué.

Dénaturation
À la galerie Marielle Bouchard jusqu’au 31 mars (première partie) puis du 5 au 21 avril (deuxième partie)

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