Grégory Dargent ou « le fantasme d'une photographie qui fait plisser les yeux »

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Le Studio Spiral

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Exposition / Bien qu’il se soit mis à la photographie sur le tard et sans aucune formation, le musicien Grégory Dargent nous livre aujourd’hui une première série photographique à couper le souffle. À découvrir au tout nouveau Studio Spiral.

En 2016, fasciné par l’histoire des essais nucléaires que la France a menés dans le Sahara algérien soixante ans auparavant (et par le silence qui les entoure), le musicien Grégory Dargent, inspiré par la vision délirante de peuples nomades irradiés, s’attelle à une composition musicale intitulée H dans laquelle il fantasme une musique qui aurait muté. Porté par cet élan créatif, ce musicien touche-à-tout décide de se rendre sur place pour confronter son regard à la réalité de cette région désertique certes, mais pas totalement vide.

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Il embarque alors, appareil photo argentique en bandoulière, pour les confins de ce territoire oublié des Algériens eux-mêmes. Ce voyage prendra peu à peu le tour d’une quête solitaire ; ainsi, son désir de se frotter à la réalité se transformera finalement en un travail introspectif faisant remonter à sa mémoire le passé militaire algérien de plusieurs de ses aïeux.

Sombre luminosité

Ce ne sont donc pas des images documentaires qui sont présentées au Studio Spiral, mais plutôt celles d’un journal intime qui prendrait la forme d’une sombre rêverie hantée par d’étranges spectres et de troubles fantômes. Pour ce projet, Grégory Dargent fait de ses compétences techniques limitées un atout : il laisse une place au hasard, à l’improvisation et aux accidents que favorise le choix de l’argentique.

Bizarrement floues et hyper-contrastées, ses photographies offrent une vision inquiétante de ce monde pour lequel il dit avoir eu « le fantasme d’une photographie qui fait plisser les yeux ». C’est effectivement ce que l’on ressent : souvent prises à contre-jour, ses images d’une extrême noirceur sont paradoxalement éblouissantes. Un éblouissement rappelant le funeste flash qui survient lors de la déflagration d’une bombe atomique, mais qui renvoie aussi à notre incapacité à faire face à certains pans de notre histoire, la petite comme la grande.

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Au Studio Spiral jusqu’au samedi 20 avril

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