Black & White Zulus : des graphistes grenoblois à la rue (du Drac)

Le street-art, ce n’est pas forcément que sur les murs. La preuve en ce moment à Grenoble où la rue du Drac est petit à petit recouverte de motifs en noir et blanc grâce au collectif grenoblois Black & White Zulus. Une action autant artistique que pratique comme nous l’a expliqué l’un des membres de l’aventure.

Depuis début avril, l’asphalte de la rue du Drac, dans le quartier Chorier-Berriat, se pare de plusieurs motifs en noir et blanc. Une action artistique qui découle d’un des projets issus du budget participatif de la Ville de Grenoble édition 2016, projet porté par le collectif Déclic qui « propose des actions ludiques et pédagogiques dans le cadre d'événements de valorisation et de (ré)appropriation citoyenne de l'espace public » (extrait de leur site web). Dans ce cas précis, il s’agit de « transformer une rue en zone aménagée / zone de rencontre limitée à 20 kilomètres-heure où les piétons et les cyclistes sont prioritaires » comme nous l’a expliqué Mickaël Blanc qui, avec une dizaine d’autres membres du collectif Black & White Zulus et une trentaine de bénévoles, s’occupe de la réalisation de l’aventure censée notamment montrer aux automobilistes qu’ils ne sont plus sur une route traditionnelle.

« Concrètement, on va décorer entièrement la rue en faisant des zones de motifs avec de la peinture signalétique blanche et grise, le sol faisant office de noir. Ces zones de motifs vont changer tous les 20 mètres pour casser la grande ligne droite de la rue. Et il y aura sur deux endroits ce que l’on a appelé les hiéroglyphes grenoblois : des motifs figuratifs inspirés par des ateliers que l’on a menés avec des élèves de l’école Ampère, la MJC Chorier-Berriat et la Maison des habitants. » Un projet suivi de près par les collectivités (une personne de Grenoble-Alpes Métropole est passée pendant que nous interviewons Mickaël Blanc en plein travail avec deux bénévoles – photo) qui rentre pleinement dans l’idée de "métropole apaisée". Et qui a surtout de la gueule !

Street-graphisme

Ce n’est pas la première opération urbaine menée par ce collectif créé en 2013 par Loïc Mellinger, Robin Guittat et Mickaël Blanc, trois anciens étudiants en graphisme à l’école grenobloise Supcréa. En 2015, ils avaient ainsi décoré le mobilier urbain de la rue Chenoise (centre-ville de Grenoble) avec leur style facilement reconnaissable : en noir et blanc et fortement inspiré des arts premiers.

Si la ville est donc leur terrain de jeu (ils vont par exemple bientôt décorer les mâts de la gare de Grenoble), eux ne se définissent pourtant pas comme street-artists. « On est des graphistes freelance. À la base, on fait plus des expositions, des performances, des ateliers… Mais maintenant, on répond de temps en temps à des appels d’offres comme celui-ci, pour des projets qui certes s’apparentent à du street-art mais que l’on bosse véritablement comme une commande de graphisme. » Si vous voulez les découvrir en pleine action, vous avez jusqu’à fin mai début juin, période à laquelle il espère terminer le projet de la rue du Drac.

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