Infrastructures culturelles : de la place pour tous ?

Élection municipale / Les visages de la culture à Grenoble sont multiples. Aux côtés des grandes institutions, une multitude d'acteurs plus modestes contribue à l'effervescence du territoire. Ce qui pose la question de la (bonne) cohabitation des uns et des autres.

Cela n’a pas échappé aux candidats : la MC2 aura un nouveau directeur l’an prochain et la délégation de service public accordée à la Belle Électrique, bientôt à échéance, doit être renouvelée. Si ces deux établissements cristallisent l’attention, c’est aussi parce que les liens entre les acteurs locaux interrogent. « Il faut des synergies entre les équipements, assure Alain Carignon. La municipalité se doit de les favoriser. »

Sur le dossier spécifique de la Belle Électrique, Éric Piolle certifie que « les discussions s’établissent sur la base d’un cahier des charges établi par la Ville, qui inclut ces questions de coopération avec les autres acteurs ». Le maire sortant pointe également ce qu’il désigne comme une « difficulté objective : l’accès à une salle de mille places pas forcément conçue pour des jauges plus petites suppose aujourd’hui un ticket d’entrée qui peut être lourd pour une petite structure ». D’où la nécessité, d’après lui, de « chercher des coopérations ailleurs ».

Une question d'équité ?

Sur la question des petites et grandes structures, Olivier Noblecourt se pose une question : « Les locomotives territoriales sont-elles capables d’entraîner tout le secteur ou l’assèchent-elles ? » S’il est élu, le candidat entend que la Belle Électrique obtienne le label de SMAC, « une reconnaissance pour assurer le financement de ce qui est encore fragile aujourd’hui ». Il imagine aussi « d’autres lieux, tel l’Ampérage, pour construire des coopérations qui aillent au-delà de dix soirées par an ». Émilie Chalas parle, elle, « d’un enjeu d’équité entre structures : j’ai entendu un sentiment d’incompréhension, d’injustice peut-être, ou en tout cas de manque de transparence, de visibilité. L’enjeu, c’est de favoriser les artistes émergents de Grenoble ! ».

Raphaël Juy n’est pas convaincu que cela puisse se faire dans le cadre institutionnel. Et, pour illustrer son propos, rebondit sur le dossier MC2 : « La question du lien avec les territoires est celle du pouvoir institutionnel et symbolique. Tant que la Maison de la culture ou le Conservatoire ne travailleront pas contre ce pouvoir, il n’y aura pas d’ouverture, sauf à travailler hors les murs. »


MC2 : questions d'avenir

Le départ annoncé de Jean-Paul Angot en fin d’année pose la question de sa succession à la tête de la MC2. Éric Piolle estime que, sous son mandat, le cap de l’intérêt général a été maintenu dans la gestion de cette scène emblématique. Il assure par ailleurs que la Ville de Grenoble aura son mot à dire sur la nouvelle direction : « Nous avons obtenu de pouvoir participer au processus de décision, dans la définition d’un cahier des charges pour l’écriture du projet culturel des candidats au poste. »

Olivier Noblecourt s’en réjouit plutôt et complète : « Le directeur d’une structure de ce type est choisi sur un projet. Il est essentiel que ce projet permette à la fois de remuscler la question de l’emploi artistique dans la ville, tout en répondant également aux enjeux de lien entre les acteurs du territoire et d’accès à la culture pour tous. » Alain Carignon, qui se targue d’avoir obtenu des fonds de l’État pour la rénovation de la MC2 quand il était maire, insiste sur un point précis : « Il faut redonner aux créateurs la direction des équipements. » Émilie Chalas, elle, assure que les subventions municipales à la MC2 « ont été réduites substantiellement » et met aussi en avant sa volonté de « décloisonner les structures labellisées ». Le sujet restera donc un dossier culturel majeur pour le maire nouvellement élu.

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