Théâtre municipal de Grenoble : pleins feux sur la création locale

Après plusieurs mois de fermeture liés à la crise sanitaire, le Théâtre municipal de Grenoble, qui rassemble le Grand théâtre, le théâtre de Poche et le 145, rouvre ses portes et réaffirme son intention de soutenir la création locale.

L’attente a été longue depuis le baisser de rideau, il y a quelques mois, au Théâtre municipal de Grenoble (TMG). Le confinement, le déconfinement, les doutes, les annulations et les reports de date sont passés par là. Vendredi 18 septembre, le lancement de saison était donc l’occasion de renouer avec le public, mais aussi de présenter quelques évolutions entourant le fonctionnement du TMG. À commencer par son nom : le Théâtre municipal de Grenoble désigne désormais les trois structures qu’il rassemble, avec le Grand théâtre, installé place Saint-André, le théâtre de Poche et le théâtre 145, tous les deux situés le long du cours Berriat. « Le Théâtre municipal de Grenoble regroupe ces trois structures depuis plusieurs années, mais ce n’était pas forcément visible pour le public, explique Delphine Gouard, directrice du TMG depuis quelques mois. L’idée était donc d’affirmer un peu plus ce fonctionnement pour cette saison. »

Réaffirmé également, l’objectif de soutien à la création locale. Cette saison, les trois structures du TMG, qui proposent une programmation commune, accueilleront ainsi sept créations, qui seront donc présentées pour la première fois sur l’un des trois plateaux, dont six portées par des compagnies locales. Le programme de diffusion suit également cette tendance avec une répartition d’environ 70% de spectacles de compagnies locales et 30% de compagnies régionales ou nationales. « Cela permet de montrer au public des choses différentes et de confronter les esthétiques et les univers », poursuit Delphine Gouard. Le soutien à la création se poursuit également hors plateau, avec la mise à disposition pour les compagnies, des ateliers de décors et de costumes du TMG.

Et qui dit soutien à la création, dit mise à disposition des espaces pour laisser aux compagnies le temps de travailler et de construire leurs projets, impliquant de valser, sur l’agenda, entre les moments d’ouverture au public pour la diffusion et les moments de résidence, réservés aux artistes. « L’objectif n’est pas seulement de mettre à disposition un plateau, mais de laisser du temps aux compagnies en fonction de leurs besoins, avec des moments de résidence plus ou moins longs, et toujours, en parallèle, un à deux spectacles par semaine proposés au public dans l’un des trois théâtres », souligne Delphine Gouard.

« Aujourd’hui, c’est très rare d’avoir le temps »

Autre fil rouge de la programmation : la résidence des trois artistes associés au TMG, débutée lors de la saison précédente. Le TMG accueillera cette saison encore la metteuse en scène et directrice artistique de la compagnie Les voisins du dessous, Pascale Henry. Elle poursuivra son travail de recherche sur la création et sa réflexion sur le théâtre, en s’entourant d’artistes venant d’autres horizons, notamment des photographes. « Je ne suis pas dans une démarche de production de spectacle, mais de partage d’une recherche, qui peut se faire avec le public », explique Pascale Henry. Un temps suspendu, loin de la logique de diffusion habituelle, dont elle se réjouit : « Aujourd’hui, c’est très rare d’avoir le temps, alors que nous sommes plutôt, d’habitude, dans une course à la production. C’est quelque chose de précieux. » Entourée d’autres femmes artistes, elle proposera une soirée lecture, le 17 mars 2021, autour de la figure de la sorcière, avec Le Grand Brasier, en ouverture de sa résidence.

Autre artiste associé, François Veyrunes, directeur artistique et chorégraphe de la compagnie grenobloise 47.49, poursuit également sa résidence et proposera tout au long de l’année des rendez-vous mensuels hors-les-murs, mêlant la danse à l’art plastique, ou au cinéma, en s’installant notamment au musée de Grenoble et à la Cinémathèque. Il présentera en avril 2021 son spectacle Outrenoir, prévu la saison dernière et reporté. Enfin, le danseur et chorégraphe de la compagnie Épiderme, s’installera également cette saison au TMG pour la reprise de sa pièce Circonférence (en mars) et pour une nouvelle création, Espace pudique (& angles morts) proposée au Théâtre 145, en décembre. Autre rendez-vous original imaginé par le chorégraphe : la performance in situ Le fantôme du 145, pour laquelle il investira le Théâtre 145 pendant un week-end, en mai 2021.

Reste à savoir si le public sera, lui, au rendez-vous. Trois semaines après la réouverture de la billetterie – décalée au 1er septembre par manque de visibilité –, les réservations étaient « encore un peu timides » de l’aveu de la directrice, qui ne voit rien d’alarmant à la situation : « On est aujourd’hui dans une tendance aux réservations de dernière minute, qui va certainement être accentuée dans le contexte actuel. » Quant à la configuration des différentes salles, elles fonctionnent à nouveau avec une jauge équivalente aux deux tiers de leur capacité maximale, depuis que l’Isère est repassée en zone de circulation active du virus. Un nouveau changement, avant l’espoir d’un retour à la normale.

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